Arrêt de la Cour constitutionnelle du Mali  : 5 nouvelles années à IBK pour redorer le blason !

Arrêt de la Cour constitutionnelle du Mali  : 5 nouvelles années à IBK pour redorer le blason !

Depuis hier lundi 20 août, les Maliens ont levé l’interrogation sur le visage du locataire des 5 prochaines années du palais de Koulouba. Sans grande surprise, la présidente de la Cour constitutionnelle, lors d’une cérémonie solennelle qui aura duré plus d’une heure, a confirmé les résultats provisoires proclamés par le ministère de l’administration territoriale. Le président sortant Ibrahim Boubacar Keita, rebelote pour un bail de 5 ans, avec 67,16 pour 100 des voix. Son challenger Soumaila Cissé, crédité de 32,84 pour 100 des voix, échoue au pied de la colline, pour la deuxième fois consécutive.

Le deuxième mandat de l’homme de Sébénikoro ainsi composté, le camp Soumaila Cissé devrait se résoudre à rentrer dans les rangs. A moins qu’ils ne décident de conquérir dans la rue, ce qu’ils n’ont pu gagner dans les urnes. Reste à savoir s’ils auront l’adhésion populaire souhaitée, car la rue n’est forte que de par son nombre. Or, la déliquescence de la classe politique malienne opposée au régime d’IBK n’a fait que s’affirmer tout le long de ce scrutin. « Soumi Champion » comme l’appellent ses partisans a dû se rendre à l’évidence au fur et à mesure de l’escalade, qu’il ne devrait compter que sur sa propre force, plutôt que celle de ses compagnons de lutte, plus enclins aux charmes concrets des sirènes nocturnes de Sébénikoro, qu’à une redistribution des cartes qui en réalité, n’offre rien de nouveau.

Au fond, cette appréhension est largement partagée par les Maliens. Autant IBK peine à s’extirper de la zone rouge de la jauge populaire, autant oindre Soumaila Cissé pour 5 années revient à repositionner un système qui trouve sa source dans les mêmes racines étouffantes, dont ils se battent pour s’en délasser. Au-delà de ces circonspections favorables à IBK qui reste rassurant aux yeux de bon nombre de Malien, Soumaila Cissé aura trébuché dans le choix de son entourage. Si à cela s’ajoute la négligence coupable du pool d’avocats qui, tout comme lors du premier, voit certaines de ses requêtes rejetées parce que déposées hors délai, on finit par se convaincre que le Poulidor des présidentielles maliennes n’avait pas véritablement le meilleur attelage pour un sprint au sommet.

Reconduit pour un deuxième et dernier quinquennat, Ibrahim Boubacar Keita qui n’a pas réussi le « Takokélé » ou le 1 coup KO rêvé, sait que le bilan de ses 5 années écoulées a érodé sa cote de popularité. Classé parmi les pays pauvres de la planète, le régime n’a pas toujours fait preuve d’équité dans la répartition des maigres ressources qui sont les siennes. En 5 ans de gouvernance, même si certains indicateurs économiques laissent entrevoir beaucoup d’espoir, il n’en demeure pas moins vrai que le quotidien de la majorité des Maliens reste en deçà de la sueur de leur front.

Tournées dans toutes les régions du Mali, campagne dans les grandes capitales africaines, ce présidentiel 2018 aura révélé un IBK au taquet, bien décidé à prolonger son séjour sur les hauteurs de Koulouba. On aurait dit un homme avide du pouvoir, mais en réalité, il s’agit d’un homme d’honneur qui aurait souffert au plus profond de sa chaire et de son âme, à l’idée de quitter le pouvoir sur un sentiment d’échec. Tel un pain béni, ce deuxième bail lui offre l’ultime occasion de redorer son blason. Au nombre des chantiers qui seront scruter à la loupe, figure en bonne place l’aspect sécuritaire du pays. Malgré les efforts déployés aussi bien par l’armée nationale que par les forces étrangères venues en rescousse, le Nord et le centre du Mali restent des zones hautement dangereuses.

La lutte contre la corruption devrait également être sur les calepins du président IBK. Devenue presqu’un sport national selon certains aveux, la corruption à gangrené l’économie malienne au point d’asphyxier l’entreprenariat naissant et par ricochet, l’offre d’emploi.

Le « Boua national » parviendra-t-il à relever le défi au bout de 5 ans ? Possible, au regard de la détermination de l’homme qui ne manquera pas de s’appuyer sur les erreurs de son premier quinquennat. L’espoir est surtout permis, au regard des efforts qui ont été faits. Même si le bilan reste mitigé sur certains chapitres, il ne faut pas occulter le fait qu’IBK a pris les rênes du pouvoir dans des conditions assez difficiles, qui ne lui autorisaient qu’une marge restreinte de manœuvre. C’est certainement maintenant que commence la gravure IBK. Du moins, c’est ce qu’espèrent les Maliens…

Hamed JUNIOR

 

 

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