Idriss Diallo, nouveau patron de la FIF : L’attaquant vedette des Eléphants devancé par un gardien du temple !

Idriss Diallo, nouveau patron de la FIF : L’attaquant vedette des Eléphants devancé par un gardien du temple !

 

Alors que les tendances présageaient un face-à-face Sory Diabaté-Didier Drogba, les voix autorisées du monde footballistique ivoirien ont pris les observateurs à contre-pied, en plaçant Idriss Diallo en pole position (devant Sory Diabaté et Didier Drogba), pour finalement l’introniser à la tête de la faîtière. Pays organisateur de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2023, la Côte d’Ivoire et toute l’Afrique espèrent que cette élection mettra ainsi fin à une longue crise qui aura connue des rebondissements.

Entre la gabegie des héritiers de feu Sidy Diallo Augustin et la volonté manifeste de la FIFA d’imposer la candidature de Didier Drogba, le moins que l’on puisse dire est que le football ivoirien a été secoué et tiraillé dans tous les sens, avec pour principale attraction, le célèbre attaquant Didier Drogba. Célèbre dites-vous ? Incontestablement, tant l’engouement (sans faire injure à Samuel Eto’o) autour de sa candidature, a une fois de plus prouvé qu’il restait une icône indétrônable dans le cœur des Ivoiriens. Une soixantaine de cars et un nombre incalculable de véhicules, ont convergé à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Des vedettes planétaires tel Alpha Blondy n’avaient pas hésité à porter leur choix sur Drogba. En clair, la grande majorité des Ivoiriens, sans doute désabusée par les scandales financiers qui mettent bien souvent la FIF en relief, voyaient en Didier Drogba, l’homme qui aurait pu fortement contribuer à l’assainissement de la discipline. Il n’est d’ailleurs pas exclu, que cette même fenêtre ait servi de regard analytique à la FIFA, vraisemblablement conquise par le programme de la Renaissance concocté par Drogba. Mais voilà. Il ne s’agit pas d’une séance de vox populi, mais d’une élection où les faiseurs de roi ne sont naturellement autres, que le football et ses différents organes de fonctionnement.

Après maintes tractations qui ont même valu l’intervention du pouvoir politique, c’est finalement Yacine Idriss Diallo qui a été élu par 63 voix, face à Sory Diabaté qui en a récolté 61. Didier Drogba lui, n’a pas franchi le premier tour, condamné par une maigre adhésion de 21 voix. Presqu’un désaveu !

Quatre mois après Samuel Eto’o au Cameroun, le continent africain et particulièrement la sous-région ouest-africaine misait sur la légende ivoirienne, avec le secret espoir que cette autre ascension, pourrait tôt ou tard, créer un effet de boule de neige salutaire dans bien d’autres pays. Hélas, l’ex buteur a été largement devancé par les gardiens du temple, donnant l’impression que le monde du football ivoirien ne souhaite pas le changement.

Que Drogba ait voulu se tailler une veste de président de la FIF à l’image de Samuel Eto’o, on ne peut lui denier ni le droit, ni la légitimité. Par contre, contrairement à l’ex-attaquant du FC Barcelone qui a appris à se faire adopter par le milieu du football camerounais en s’impliquant généreusement à divers niveaux, l’ancien capitaine des Eléphants lui, n’a pas véritablement cultivé les familiarités. Forcément, dans un contexte où la voix du parfait inconnu président d’un club de campagne compte, l’impact peut se ressentir amèrement.

Séché dès le premier tour, ni l’engouement populaire, ni le soutien des grandes vedettes de la musique ou de la télévision n’ont pu propulser Didier Drogba à la tête de la FIF. A la vérité, on peut se demander si quelque part, cette désapprobation cinglante n’exprime pas le ras-le-bol des acteurs du football ivoirien, vis-à-vis de la FIFA, qui après avoir fait des mains et des pieds pour maintenir la candidature de celui que beaucoup d’observateurs considèrent comme son pion, était à deux doigts d’exclure (sur la base d’une enquête d’intégrité) les candidats Sory et Diallo.

Après avoir imposé Patrice Motsepe au continent, la FIFA aurait-elle entreprise d’installer ses hommes à la tête des Fédérations africaines ? Avec le cas Didier Drogba (même si personne ne met son mérite en doute), ils sont de plus en plus nombreux à le penser et surtout à redouter une forme pernicieuse de velléités coloniales.

 

Hamed JUNIOR

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR