Il y a 30 ans, Nelson Mandela quittait Robben Island : La Nation arc-en-ciel orpheline de Madiba

Il y a 30 ans, Nelson Mandela quittait Robben Island : La Nation arc-en-ciel orpheline de Madiba

Gravé à jamais dans les annales de l’histoire, le nom de la grande icône de la lutte anti-apartheid Nelson Madiba Rolihlahla Mandela rappelle un immense lot de souvenirs. En rappel, c’est le 11 février 1990 que cet illustre avocat de la veuve et de l’orphelin avait retrouvé le chemin de la liberté, après 27 années et 190 jours dans la prison de Robben Island !

Une fois élargi, grâce à la conjugaison d’efforts de son parti, l’ANC (Congrès national africain), d’hommes et de femmes épris de liberté et de justice, celui qui endossait le numéro 466 dans cette prison, aura donné la pleine mesure de sa sagesse et de son humanisme afin que son pays puisse vivre dans une paix durable nourrie à la sève du pardon et de la tolérance pour toutes les atrocités commises, plusieurs années durant, par les Afrikaners, au seul nom de la suprématie raciste connue sous le nom d’apartheid.

Il reste que 30 ans après la libération des geôles sud-africaines d’un Madiba jadis condamné à la réclusion à la perpétuité au plus fort de la période de ségrégation raciale et sept ans après sa mort (5 décembre 2013) à Johannesburg (Gauteng), l’Afrique du Sud est à la croisée des chemins. Elle est même dans une posture qui n’honore pas véritablement la mémoire de cet humaniste hors pair. En un mot comme en mille, la double période postapartheid et post-Madiba est une période très sombre qui voit l’effritement progressif de l’ANC, parti avant-gardiste ayant mené la lutte héroïque et arraché des victoires significatives contre les Afrikaners. En effet, aucun des successeurs de Mabiba n’est encore parvenu à maintenir la flamme étincelante et rutilante qu’il avait allumée et qui avait valu à ce pays la noble réputation de grandeur-nature à travers les quatre coins cardinaux du globe terrestre.

Certes, une des têtes de proue de l’ANC et locataire de la présidence après la mort de Mandela, Thabo Mbeki, a joué un rôle très important dans les mises en œuvre du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) et de l’Union africaine, aidé à la promotion des processus de paix au Rwanda, au Burundi et en RDC et jeté son dévolu dans le fameux concept rassembleur de «Renaissance africaine«. Certes, il avait également joué un  rôle prépondérant avec le Brésil, sous le magistère de Lula Da Silva et de l’Inde alors piloté par Atal Bihari Vajpayee. Mais, c’est à l’intérieur de l’Afrique du Sud même qu’à l’instar de ses successeurs Jacob Zuma et Cyril Ramaphosa, il était très attendu par le petit peuple. Hélas, après avoir traîné la réputation d’intellectuel lointain, froid, arrogant, distant, autocratique, voire paranoïaque, Thabo Mbeki n’a guère poursuivi avec succès l’œuvre de Madiba durant toute sa présidence. La situation semble avoir empiré sous Jacob Gedleyihlekisa Zuma.

Dont acte : cet autodidacte et polygame élu en 2009 par le Parlement au poste de président de la République avait toujours été au centre de polémiques et menacé de motions de défiance en raison d’accusations d’agressions sexuelles, de scandales de corruption et de dégradation de la situation économique du pays. Jusqu’à être contraint à la démission de la présidence de l’ANC fin 2017, sans avoir apporté une contribution significative à l’amélioration de l’image de l’ANC et de l’après-Madiba !

Son extraordinaire impopularité, rappelle-t-on en Afrique du Sud, aura beaucoup détient sur la présidence de l’actuel occupant du fauteuil, Cyril Ramaphosa qui vient de succéder le 9 février 2020 à Abdel Fattah al-Sissi à la présidence de l’Union africaine.

Alors que tous les feux de la rampe étaient braqués sur lui, Cyril Ramaphosa commettra l’imprudence de remercier en cette année 2019 des ressortissants africains de son pays. Parmi eux des Nigérians dont le pays avait mené un combat titanesque dans la lutte contre l’oppression des Noirs sud-africains. Qu’il dise placer son mandat de président de l’UA sous de meilleurs auspices ne peut que réconforter aussi bien ses compatriotes que l’ensemble de la communauté internationale. Mais il devra joindre l’acte à la parole ! D’ici 2021, il devrait pouvoir, à l’instar de Paul Kagame, faire bouger les lignes. En accélérant par exemple l’avènement d’une monnaie commune africaine, en brisant des frontières et tabous entre pays africains, en redonnant aux Sud-Africains beaucoup d’espoir et d’espérance en des lendemains meilleurs.

C’est à ce prix qu’il ravivera la flamme allumée par son lointain prédécesseur dans la fonction, Madiba Mandela qui, chaque jour que Dieu fait, n’arrête pas de se retourner dans sa tombe, à cause de l’énorme césure que vit l’ANC de nos jours mais aussi du flanc prêté par ses successeurs aux Afrikaners qui s’étaient toujours fait fort de rappeler au monde que les Black Africans ne peuvent jamais gérer l’Afrique du Sud !

Alors qu’ils ont tout faux ! Sauf que les Sud-Africains devront redoubler d’efforts pour prouver au monde entier qu’ils sont capables de cohabiter de manière très harmonieuse avec les étrangers en respectant comme à la prunelle de leurs yeux le riche héritage de paix, de sagesse, d’amour et de solidarité que leur a légué Madiba .

La REDACTION

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