Incarcération de Denise Barry : En attendant les explications d’Alioune Zanré

Incarcération de Denise Barry : En attendant les explications d’Alioune Zanré

C’est connu depuis la fin de soirée du mercredi 3 janvier 2018, le colonel Auguste Denise Barry, directeur du Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CESDS) croupit dans les geôles de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

Interpellé le vendredi 29 décembre 2017,  par la gendarmerie à Ouagadougou, l’ancien ministre de la sécurité connu pour sa proximité avec l’ancien Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, en fuite au Canada, est désormais écroué  à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), où sont incarcérés les auteurs présumés du putsch raté de 2015. Il serait dans la même cellule que Moussa Nébié, alias ‘’Rambo’’, élément de l’ex-RSP. Le 3 janvier dernier, le CESDS a été perquisitionné et des documents saisis. Selon une source proche du parquet militaire, «il pourrait être inculpé formellement dans les prochains jours après avoir été entendu par un juge». Soupçonné d’avoir fomenté une tentative de déstabilisation du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, on ignore jusque-là, ce qui est reproché au colonel Barry, une semaine après le début de cette affaire. Peu d’informations filtrent sur les faits ou sur d’éventuelles complicités dans les milieux civil et militaire. Selon Jeune Afrique, plusieurs sources militaires sous couvertes de l’anonymat affirment que l’ancien ministre de la sécurité était prêt à passer à l’acte. Mais, le flou subsiste sur les contours du projet dont Barry est soupçonné d’être l’instigateur. Par ailleurs, une autre source affirme à nos confrères que «la tentative de déstabilisation pouvait déboucher sur deux possibilités : un coup d’Etat ou une rébellion». «Si on attaque le pays, c’est une déstabilisation. Idem si l’on vise les autorités. Mais jusqu’ici, ces dernières ne sont pas précises dans leurs déclarations», déclare cette source, s’étonnant que ce soit une seule personne qui soit inquiétée. «Il n’y a pas eu de nouvelles arrestations pour le moment. Le dossier est désormais entre les mains du juge», précise cette source. Chose surprenante, une source indique que  ce serait l’ancien chef d’état-major adjoint de la gendarmerie, serges Alain Ouédraogo, qui aurait alerté les autorités sur les projets de tentative du colonel Auguste Denise Barry.

Outre l’accusation de déstabilisation, celui qui était perçu comme le n°2 de la Transition, pourrait se voir reprocher «l’atteinte au moral de la troupe ou encore la divulgation de secret militaire». Après avoir organisé un forum en septembre dernier sur la sécurité, le CESDS préparait activement la publication d’un rapport sur le terrorisme au Burkina Faso. Le document, produit par une cinquantaine d’experts, analyse le phénomène  du terrorisme qui a fait en deux ans, 133 tués au Burkina Faso tout en dressant un tableau sombre. Au moment où ces lignes sont en train d’être tracées, il nous revient que le procureur militaire devrait animer un point de presse sur cette affaire au cours de la journée de ce vendredi. On attend donc les éclairages du commissaire du gouvernement, Alioune Zanré, sur cette présumée tentative de déstabilisation qui est loin d’avoir livré ses secrets, si tant est qu’il a existé.

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