Incarcération de l’ex-première dame Sylvia Bongo au Gabon : Le pouvoir jusqu’à l’infamie

Incarcération de l’ex-première dame Sylvia Bongo au Gabon : Le pouvoir jusqu’à l’infamie

Le glaive de la justice qui planait sur la tête des figures de proue de la galaxie Bongo s’est finalement abattu sur Sylvia Bongo. L’ex-Première dame gabonaise, épouse du président déchu Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, accusé de «détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux» a été incarcérée dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 octobre 2023. Dans la foulée, elle a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville sonnant le début de la descente aux enfers de celle qui, il y a encore quelques semaines jouissait d’un pouvoir sans limite.

A l’image de nombreuses premières dames sous nos tropiques, Sylvia Bongo était sujet aux louanges feintes aux rumeurs et insinuations. On devinait toujours derrière la silhouette massive de son époux de président Ali celle de Sylvia. Si son époux a pu s’envoler hors du pays avec la bénédiction des nouveaux maîtres du Gabon pour des raisons de santé, elle par contre est embastillée de façon infamante preuve du rôle majeur qu’elle jouait dans le sérail ? La Parisienne bien avant de devenir épouse Bongo connaissait déjà le Gabon puisque son père Édouard Valentin était PDG du Omnium gabonais assurances et réassurances (Ogar-vie). Devenue Madame Bongo fils, donc première Dame remplaçant une première autre du nom de Annick Aubièrge, elle donnera à ce dernier deux (2) fils : Noureddine Édouard et Jalil Louis. On devinait qu’au palais du bord de mer, c’est elle qui décidait mais cela a été clair après l’AVC de son mari en octobre 2018. Et elle n’était pas la seule puisque un certain Lacruche y songeait, vite repéré et jeté en prison.

 Dès lors, naquit l’âge d’or de Sylvia qui songeait à une succession dynastique en pensant à son fils Noureddine. Patrimonialisation-pillage-arrogance, celle qui aimait faire ses shoppings à  Londres et dans des capitales huppées du monde, était la véritable présidente, son mari ayant perdu ses facultés physiques et mentales quelques années plus tôt. Ali tombé suite à une révolution de palais, l’heure est à la reddition des comptes. Les milliards trouvés chez son fils aux premières heures du coup de force qui a déposé son paternel de président sont la preuve que le Gabon était privatisé avec une PDG : Sylvia Bongo. Elle devra répondre de ses actes. Le pouvoir boulimique conduit toujours à cette impasse et à une descente aux enfers. Comme un signe de la fin d’une époque, une confrontation a eu lieu entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président déchu, tombé en disgrâce et incarcéré depuis octobre 2021, dans le cadre d’une opération majeure anti-corruption menée par l’ancien régime. C’est à l’issue de cette confrontation que Sylvia Bongo a été placée sous mandat de dépôt et conduite à la prison centrale de Libreville. Et ce en dépit des contestations de son avocat qui crie à «l’injustice» et une atteinte aux règles du droit.  Ainsi donc, l’ex-première dame rejoint son fils Noureddine en prison.

Davy Richard SEKONE

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