Dès sa première déclaration, devant le peuple, les magistrats et la communauté internationale, Christian Kaboré avait sonné le gong pour mettre fin à la recréation. «Force doit rester à la loi !», avait-il dit. Mais de nos jours, où en sommes-nous avec l’incivisme ? Est-ce tout le monde est coupable ? Après son investiture, les propos du chef d’Etat, chef suprême des armées, le ministre de la défense et de la sécurité ne sont-ils pas tombés dans des oreilles d’un sourd ? Comme un maître qui parle à ses élèves bavards, son excellence peine à se faire entendre. Les forces de l’ordre semblent être muettes, la population sont de plus en plus sourde face à cette question épineuse d’incivisme. Ce phénomène à peaux dur qui sévit dans lesdifférentes cités de notre chère patrie ne fait que prendre de l’ampleur avec son cortège de colère généraliser. Ainsi, les propos de Roch, court les rues comme une trainée de boue dans tous les secteurs de la vie publique. L’une des questions qui chatouille certains esprits est de savoir pourquoi et comment le Burkina Faso, pays des hommes intègres, en est-il arrivé là ? L’incivisme, quelles peuvent être les causes ? Qui sont les hauteurs et quelles sont les mesures envisagées pour sa résolution effective ?
De notre point de vue, tout le monde est coupable. Car aussi bien du côté des gouvernants comme gouvernés, ces questions nous concernent tous. Quand on constate çà et là des revendications subjectives qui aboutissent le plus souvent à des actes de vandalisme, de saccage, les incendiesde toutes sortes des biens publics et des biens privés etc. Est-ce pour un oui ou un non, il faut tout casser et bruler ? Certainement non ! Et nous affirmons avec forces que ces actes ignobles doivent être condamnés avec la dernière énergie. De nombreuse Pertes de vies, des blessés et de biens publics et privés ont été enregistrés au cours de différents incidents qui ont eu lieu depuisl’insurrection jusqu’à la prise du pouvoir de Rock et continue d’en faire tout en prenant de l’ampleur. C’est du moins ce que l’on constat.
L’histoire récente du pays est donc pleine de leçons. L’évènement du 13 décembre 1998, avec l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, nul n’est sensé l’ignorer, a marqué un tournant important dans la marche du peuple burkinabè. Malgré l’intention sournoise du régime Compaoré, les marques indélébiles sont là. L’événement de Sapouy et toute la répression qui a suivi a fortifié véritablement le peuple courageux, un peuple qui est à mesure d’affronter le mal et les forces alliées du mal. L’Etat ayant failli dans son rôle de garant de la justice et de la sécurité, a contribué d’une part a forgé un peuple dégoutté des lois institutionnelles. Lorsque le peuple constate que les dépositaires des lois sont eux-mêmes les fossoyeurs de ses valeurs, alors les lois perdent de leur autorité tant dans la conscience individuelle que celle de la collectivité.
L’un des faits qui a aussi laissé comme tâche d’huile dans le pays des hommes intègres, est sans doute celui de la transition de 2015. Cette période a vu naître une société anarchiste où l’autorité s’était orienté dans tous les sens (dans l’armée avec l’ex-RSP, dans la rue avec la société civile, les syndicats ; dans les partis politiques). De par cette désorientation, l’autorité était partout sauf là où elle devait être. Kafando était l’ombre de lui-même, Zida, un capitaine sans gouvernail ne possédant que son verbe démagogique. «Le plus rien ne sera comme avant», fut véritablement une réalité, mais dans le sens du pire. La transition fut le laboratoire de la liberté naturelle où chacun clamait son égoïsme. La nation avait disparu dans les méandres de l’individualisme et du corporatisme.
Le supposé retour au régime normal et démocratique n’a pas amélioré la situation. La plaie de l’incivisme devint plus béante et exposée à toutes sortes de microbes. L’agitation en milieu scolaire, le lynchage, la justice populaire, certains actes néfastes des groupes d’autodéfense tel le ‘’Koglwéogo’’ , les incendies de toutes sortes,le non-respect du code de la route par certains citoyens,la destruction des infrastructures publiques et les feux tricolores lors des manifestation, l’érection anarchique des dos d’ânes (gendarmes couchés) en certains endroits causant des accidents, des tronc d’arbre et autres pour empêcher la traversée des transporteurs en cas de manifestation d’un groupuscule d’individus qui peuvent passé plusieurs jours et nuits entiers sur ces lieux dans la faim et la soif, la grande vitesse et la communication en pleine circulation, les acrobaties des jeunes en circulation sont purement le fruit de l’incivisme perpétré. N’est-on pas en droit de se demander ce que fait le pouvoir en place ? Roch, Alassane et Simon (RAS) semblent demeurertoujours dans le verbalisme. Caressent-ils le peuple dans le sens des poils ? La situation est telle qu’un certain Laurent Bado, victime de ce même incivisme clame une dictature éclairée. Et la mort du jeune policier municipal dans l’exercice de sa fonction, le lynchage publique de l’artiste musicienne Adja Divine ne sont-ils pas des exemples qui obéissent les principes d’une ‘’cité pourri’’ ? Doit-on en arriver jusque-là ? Mais il est clair que‘’force doit rester à la loi’’ car tout n’est pas permis dans un état de droit. Roch, Alassane et Simon ont-ils l’étoffe nécessaire pour redresser la courbe dégringolant du civisme sans tomber dans un abus ? L’heure n’est plus aux beaux discours, ni à la théoriefallacieuse sans la pratique. Pour éviter ‘’l’infection ou même être victime du cancer, toute plaie doit être soigné et protéger’’. Et comme l’a-t-on coutume de dire ‘’aux grands maux, les grands remèdes ! ‘’ Les gouvernants sont-ils en quête de solution pour remédier cette histoire d’incivisme caractérisée en a pas finir ou ils l’ont déjà trouvé ? Appliquera-t-il la carotte ou le bâton pour en finir carrément avec cette histoire d’incivisme ? Pour le moment, nous dirons wait and see ! Car il n’y a toujours rien de concret à ce sujet. Le gouvernement ne doit-il pas étudier et analyser minutieusement cette question d’incivisme qui prend de l’ampleur et qui gangrène la nation toute entière ? Car celle-ci détruise nos infrastructures et par conséquent ruine l’économie du pays. Aussi, le gouvernement ne doit-il pas envisager des canaux de sensibilisation et déployer des stratégies pour sortir au mieux la population dans cet esprit obscurantisme et les interpeller également à une prise de conscience ?
Ne doit-il pas prôner sur le dialogue pour réduire un tant soit peu ses actes d’ignominie peut-être que l’horizon se dégagera même si à quelque part, la déstabilisation du régime de (RAS) par l’insécurité et les attaques terroristes est une réalité qui les trouble le sommeil et fait peser sur leur digestion. Car il faut aussi pour réduire un tant soit peu ce phénomène s’octroyer les moyens nécessairescomme le dit un adage populaire ‘’Qu’il faudrait d’abord bien t’accrocher à la branche avant d’accrocher la ruche des abeilles !’’.
Sidi Mohamed le curieux
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