Ce n’était pas la banqueroute, mais suite aux sanctions de la CEDEAO, le Mali avait cumulé un encours d’impayés de 2 mois, et une économie en berne.
Depuis la levée de cette camisole financière, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir, puisque le pays a annoncé avoir payé ses dettes. Sur les marchés de la Région, le Mali a pu lever 227 milliards, preuve que les choses reviennent à la normale et que les investisseurs reprennent timidement confiance.
De quoi faire pavoiser le grand argentier malien, Alousseni Sanou qui a détaillé le remboursement aux créanciers : 85 milliards de la dette extérieure apurée, 66 de cette dette de marché également, 65 milliards pour une partie de la dette de marché émise par adjudication et 13 milliards pour les pénalités de retard. Et si toutes ces dettes ont pu être remboursées, c’est grâce à des dons et des obligations émis par le Trésor malien, un emprunt obligataire qui culmine à 330 millions d’Euros, soit 215 milliards de F CFA, Une timballe, preuve que le Mali revient de loin. Des paiements qui n’effacent pas les dommages subis par les investisseurs et partenaires.
Et comme une bonne nouvelle (relative certes), mais embellie tout de même, ne vient jamais seule, autre embellie au Mali, c’est la reprise des rotations des contingents des missions onusiennes qui est redevenue à la normale après la grippe intervenue le 10 juillet dernier, suite à l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako, et accusés par les autorités maliennes de «mercenaires». Une reprise des rotations qui n’a pas empêché les autorités judiciaires militaires d’inculper les 49 soldats ivoiriens et de les emprisonner pour «atteinte à la sûreté de l’Etat». C’est sûr que ce dossier est devenu un brûlot pour le Mali et empoisonne davantage les rapports Mali-Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs depuis hier dimanche 14 août, l’évènement de la sous-région. L’accès de ce prurit diplomatico-militaire entre les 2 pays est la manifestation d’une mésentente profonde que justement le médiateur attitré de la CEDEAO, le Togolais Faure Gnassingbé devra résoudre avec tact et entregent. Pourquoi cette escalade côté malien ? Que reproche-t-on à la Côte d’Ivoire, qui, au fond se dit victime d’un chantage ? En tout cas, depuis hier, à l’annonce de cette nouvelle, des cars maliens ont été arraisonnés en Côte d’Ivoire et ceux ivoiriens au Mali. Ça ne va pas entre les deux pays voisins, et dans cette atmosphère de complotite au Mali, les choses s’enveniment. Et si Ouattara et Goïta se parlaient franchement ? Car il y a lieu de solutionner cette histoire qui pourrait provoquer des conséquences dont nul ne connaît l’étendue.
En ce qui concerne la reprise des rotations, annoncée conjointement par le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop et par la MINUSMA, le 13 août 2022, les rotations des contingents de l’ONU ont repris leurs cours normaux, hier 14 août au Mali. Pendant un mois, depuis le 14 juillet, elles étaient interrompues, comme mesures conservatoires par le Mali. Sans doute la mesure de rétorsion allemande n’y est pas étrangère, puisque ce pays par l’ordre de la ministre de la Défense a suspendu «jusqu’à nouvel ordre», la majeure partie des opérations relevant de son ressort. Même si le Mali affirme que ce n’est pas cette posture allemande qui a incité au lever de cette suspension, et «que la ministre allemande est allée vite en besogne», dixit Abdoulaye Diop, n’empêche, qu’on évolue vers une décrispation, et une résolution définitive du dossier dit des «49 soldats ivoiriens».
Bonnes nouvelles en tout cas pour le Mali après la tragédie de Tessit localité où près d’une cinquantaine de FAMA ont été tués la semaine écoulée, dans un casernement militaire, tueries polémiquées quant au mode opératoires (utilisation de drones, et de matériels sophistiqués) qui tranchent avec les motocyclettes sur lesquelles sont assis les terroristes à califourchon pour attaquer. Bamako indexe à propos de Tessit, une main invisible, ou plutôt, des puissances étrangères, et de plus en plus, certaines langues osent même dire que le Mali est devenu une arène entre l’OTAN et la Russie, vrai ou faux, l’avenir nous le dira.
Enfin, même si ce n’est pas encore officiel, les FAMA auraient mis hors d’état de nuire celui qu’on appelle Amadou Koufa n°2 alias Baraba. Les bonnes nouvelles étant rares ces derniers mois dans ce pays, ces 3 évènements que sont l’apurement de la dette post-sanctions CEDEAO, la normalisation des rotations des contingents de la MINUSMA et la mort de Koufa n°2 sont autant d’éclaircies qu’il faut souligner, sans toutefois occulter le fait que le Mali reste toujours un pays fragile sous cette transition militaire. A preuve, avec ce nouveau épisode du feuilleton des 49 militaires ivoiriens.
La rédaction
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