Si au premier rapport de l’audit en février dernier demandé par le gouvernement avait fait bondir plus d’un de leur douillet fauteuil, et avait permis à certains fournisseurs et passeurs de marchés incriminés d’invoquer les charges aléatoires dans le calcul des marges, c’est-à-dire des tendances haussière et baissière, ce second audit a permis de bien camper les choses.
Bien que la surfacturation subie n’atteigne pas les 76 milliards comme annoncé, le passage au crible des 177 contrats d’achat de matériels militaires contractualisés entre 2017 et 2019, fait bien ressortir des anomalies de la mercuriale des prix qui avoisine 17 milliards. Ça fait beaucoup pour un pays comme le Niger, en tout cas assez pour que le parquet ouvre une information judiciaire. Des dizaines d’auditions et de compulsions des contrats par des OPJ ont permis de mettre à nue ces facturations indues, et la balle est maintenant dans le camp du procureur.
Ces surfacturations tombent d’ailleurs mal concernant d’abord du matériel militaire dans un pays à l’économie fragile, et surtout en bute à un terrorisme endémique ! Qui a donc besoin de ce matériel militaire.
Le président Mahamadou Issoufou a signifié que la lumière se fera et que la justice sera dite. Ce sera en tout cas une œuvre de salubrité dans la gouvernance du président sortant, qui montrera là que même en voulant passer la main, il ne laissera pas impunis de tels délits gravissimes.
Reste à savoir jusqu’où pourra pendre le glaive de cette justice, car de tels contrats militaires passent en principe sous les fourches caudines de plusieurs institutions par les négociations, validations et exécutions. Alors à quel niveau a-t-on trempé le doigt dans la confiture ? La justice devrait pouvoir le dire.
La Redaction
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