Inhumation de M’Mah Sylla en Guinée : Après l’indignation, la répression ? 

Inhumation de M’Mah Sylla en Guinée : Après l’indignation, la répression ? 

Elle est devenue malgré elle le visage de la femme victime de viol, d’atrocités sexuelles de tout genre. La dépouille de M’Mah Sylla, la jeune  femme guinéenne, décédée samedi à Tunis après avoir subi une 7ème opération suite à une série de viols collectifs attribués à des médecins dans une clinique dans la banlieue de Conakry a regagné sa terre natale, le mercredi 24 novembre 2021 avant d’être conduite à sa dernière demeure, dans l’après-midi. Devant parents, autorités, amis et connaissances, celle dont le décès a provoqué une onde de choc,  suscité l’émoi et un tollé généralisé, repose désormais au cimetière de Tombolia château, dans la commune de Matoto.

Après les obsèques de cette énième victime des violences du crime silencieux, les regards sont désormais tournés vers la justice guinéenne qui  s’est automatiquement saisie du dossier et qui a promis que ce crime ne restera pas impuni. Ainsi, les trois personnes inculpées de «viol, avortement, administration de substances nuisibles, risque causé à autrui et complicité».  Devront s’apprêter à subir la rigueur de la loi en la matière. Et c’est peu de dire que la sentence sera à la hauteur de la gravité de l’acte posé.  Ce procès qui va certainement mobiliser toute la crème des défenseurs de la cause féminine est donc très attendu. Et au-delà des trois «médecins» qui seront dans le box des accusés dans cette affaire, ce sont par extension tous les actes de viol dénoncés ou passés sous silence qui seront jugés. A cet effet, les chiffres sont effarants et font froid dans le dos. Selon les chiffres de l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) en 2020, 374 cas de «viol» ont été recensés dans tout le pays. C’est dire que M’Mah Sylla n’est qu’une partie visible de l’Iceberg et une des nombreuses victimes de cette pratique à laquelle s’adonnent à cœur joie des hommes à diverses échelles de la société.

Passées l’émotion et l’indignation, le procès de cette affaire, devra en même temps ouvrir la voie à l’adoption d’une batterie de lois et de mesures pour dissuader toute tentative et amener tout adepte ou récidiviste à réfléchir avant de passer à l’acte. C’est en légiférant dans le sens et dans ce domaine où l’omerta règne en maître, que l’Etat pourra dire avoir rendu hommage à M’Mah Sylla et à toutes les victimes anonymes du «sexe fort».

Davy Richard SEKONE

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