Inondations à Derna : Bilan lourd et branle-bas des secouristes

Inondations à Derna : Bilan lourd et branle-bas des secouristes

La ville de Derna frappée dans la nuit du dimanche à lundi par la tempête Daniel continue de compter ses morts. Cinq jours après cette catastrophe, c’est une ville meurtrie et dévastée qui tente de s’organiser pour parer au plus urgent. Si aux premières heures, le bilan très en-deçà de la réalité donnait l’espoir, les chiffres ont très rapidement connu une montée vertigineuse laissant craindre une hécatombe.

A ce jour, le nombre des morts oscille entre 3 800 et 5 000 morts et plus de 2 500 portés disparus. Alors que les secours s’organisent en collaboration avec des pays qui ont manifesté leur soutien à la ville, les autorités de l’Est craignent que le bilan définitif de ces inondations à Derna et dans des localités voisines ne soit beaucoup plus lourd devant l’ampleur de la dévastation et la difficulté de faire parvenir les secours. Au moment où ces lignes sont tracées, les incertitudes demeurent sur le nombre exact de victimes de la catastrophe vu l’important nombre de disparus. Des images, diffusées sur les réseaux sociaux par les chaînes locales, montrent des scènes de désolation à Derna: routes disparues sous la boue, bâtiments dévastés, ponts emportés, glissements de terrains. Depuis trois jours, plusieurs corps ont commencé à être rejetés par la mer qui a viré de couleur en devenant marron comme la boue.

Dans le pays comme à l’étranger, la mobilisation est forte pour aider les victimes, même si les secours arrivent encore au compte-goutte. La Commission européenne a annoncé l’envoi d’aide de l’Allemagne, la Roumanie et la Finlande vers Derna dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union européenne (UE). L’UE a aussi débloqué une première enveloppe de 500 000 euros pour répondre aux besoins les plus urgents des Libyens. Plusieurs pays arabes dont la Jordanie a envoyé un avion rempli d’aide humanitaire et l’Italie a annoncé le départ d’un navire et de deux avions de transport militaires pour acheminer experts et matériel logistique.

L’autre danger pour cette ville qui présente un visage apocalyptique, est celui lié à la contamination par les armes de guerre emportées par les crues. Dans une alerte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), par la voix d’un de ses responsables, Erik Tollefsen, a mis en garde contre les risques liés à la contamination par les armes de la guerre, en raison des crues qui ont déplacé des munitions non explosées dans des zones auparavant exemptes de contamination. Dans ce pays coupé en deux (Est et Ouest) et dirigés par deux gouvernement rivaux, cette catastrophe rappelle l’urgence et la nécessité de trouver une solution durable à la crise politique que connaît la Libye depuis la mort du guide Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

La rédaction

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