Insécurité à l’Est : L’UPC propose l’opération «Ogapo»

Insécurité à l’Est : L’UPC propose l’opération «Ogapo»

Face à la crise humanitaire et sécuritaire que traverse la région de l’Est du Burkina Faso, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) tire la sonnette d’alarme afin qu’on sauve cette partie du pays. Pour venir à bout de l’insécurité, l’UPC propose l’opération «Ogapo» (dénouement final) à travers laquelle, les FDS et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) vont passer au peigne fin les cinq provinces pour expurger les terroristes et les bandits qui les écument. C’était au cours d’un point de presse, animé le jeudi 7 mai 2020 au siège du parti.

Depuis l’installation de l’insécurité dans la région de l’Est du Burkina Faso, les populations ne cessent de payer un lourd tribut. Des communes entières sont passées sous occupation terroristes et l’Etat y assiste impuissamment. Des dires du député Ludovic Dramane Thiombiano, de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), depuis le début du mois de janvier, il ne se passe pas une seule journée sans qu’on ne parle de viols (souvent collectifs), d’attaques armées, de tueries, d’enlèvement et de menaces dans cette partie du pays. Toujours selon lui, cela fait deux ans que plusieurs communes comme Matiacoali, Yamba, Madjoari, Foutouri, etc., n’ont plus d’autorités administratives et politiques. Se sentant délaissées, les populations se demandent s’il y a encore un gouvernement digne de ce nom, à même de garantir la paix définitive à cette zone et à l’ensemble du territoire national. «La région de l’Est est un grenier de recette pour l’Etat burkinabè. En matière de mines, d’agriculture, d’élevage, de pêche, de commerce, de tourisme de culture, l’Est apporte beaucoup si bien que la laisser aux mains de groupes armés, c’est absolument périlleux», a laissé entendre Ludovic Thiombiano. Ces performances sont selon lui en-deçà du potentiel de croissance du fait de la crise sécuritaire brutale. Il insiste sur le fait que la situation socioéconomique dans cette région n’est pas du tout reluisante. L’économie s’est écroulée du fait de l’insécurité mais aussi du coronavirus. Les populations se sentent abandonnées par les autorités du pays laissant le champ libre aux terroristes qui ne manquent pas d’arguments pour recruter et gonfler leurs rangs afin de commettre les pires exactions.

L’UPC propose des actions fortes pour venir à bout des terroristes

Au vu donc de la situation, les élus locaux de la région de l’Est ont jugé opportun de tirer la sonnette d’alarme. L’économie est au ralenti à l’Est, les populations vivent la peur au ventre et les lendemains deviennent incertains. A ceci, s’ajoutent la famine, les maladies et les aléas naturels. «La région de l’Est risque de sombrer dans une instabilité de longue durée si rien n’est fait urgemment pour imposer la paix», a lancé Ludovic Thiombiano. Pour leur part, en plus d’interpeller le pouvoir et d’assister les populations en détresse dans la limite de leurs moyens, les conférenciers proposent au gouvernement une opération dénommée «Ogapo» qui veut dire dénouement final en gulmancéma. Dans cette opération, les FDS et les volontaires passeront au peigne fin les cinq (5) provinces pour expurger les terroristes et grands bandits qui les écument.  Aussi, Ogapo devra tirer leçon des succès et des échecs de «Otapuanu» et impliquer fortement les détenteurs du savoir traditionnel du Gulmu ainsi que toutes les forces vives de la région. Ils souhaitent également un retour des populations déplacées, une fois l’opération menée avec succès, la création d’un centre de «déradicalisation» qui sera dirigé à la fois par des leaders religieux influents, des experts des sciences sociales et des officiers de l’armée.

Ce centre aura pour mission entre autres, la prévention, l’inculcation des valeurs nationales aux publics vulnérables et l’accompagnement idéologique et psychologique de ceux qui souhaitent abandonner le mal et se réinsérer dans la société. La prise de mesures de relance économique et d’accompagnement social dans la région et aussi un retour des agents et des symboles de l’Etat.

Outre ces propositions, les ressortissants de la région comptent aussi adresser une lettre au président du Faso pour lui rappeler le serment qu’il a prêté en jurant de protéger le Burkina Faso et ses habitants. Attirer son attention sur le risque que le pays est en train de perdre des pans entiers de l’Est si rien n’est fait. Tout en réitérant leur soutien à l’ensemble des FDS, les conférenciers ont invité les populations à collaborer avec elles pour mieux combattre le terrorisme.

Pélagie Ouédraogo

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR