Inspecteur Victor Bazié, DSP: « Là où nous passons, l’incivisme ne passe pas »

Inspecteur Victor Bazié, DSP: « Là où nous passons, l’incivisme ne passe pas »

Des constructions sans autorisation sur le domaine public engloutissant par endroits des poteaux de téléphonie et de la Sonabel, des kiosques illégalement installés, des animaux domestiques en divagation, des véhicules usés abandonnés dans les quartiers qui obstruent les voies, des magasins à usage commercial dans des zones d’habitation… ce sont autant de cas d’incivisme urbain et de violation qui ont la peau dure dans la ville de Ouagadougou. En réponse, la police municipale à travers la Direction de la sécurité publique (DSP) dont la mission est de veiller au respect des arrêtés des maires, d’appuyer les autres services de la commune, etc. mène quotidiennement des actions pour ramener les populations à l’ordre. Ainsi, depuis le début de l’année 2021, l’inspecteur Victor Bazié et ses éléments ont à leur actif une quinzaine d’interventions. Une œuvre de salubrité publique s’il en est, qui n’est pas prête à s’arrêter de sitôt. Selon le directeur de la sécurité publique, leurs opérations seront pérennes tant qu’il y aura des cas de défiance à l’autorité municipale. D’ailleurs, les jours à venir, ils ont au programme le déguerpissement de tout ce qui est garage de véhicules usés abandonnés dans les six-mètres et qui obstruent les voies.  

Présentez-nous brièvement la DSP et les missions à elle assignées ?

La Direction de la sécurité publique (DSP) est l’une des cinq directions de la direction générale de la police municipale. Ses missions, c’est essentiellement l’application des textes en matière du code de la route, veiller au respect des arrêtés des maires, l’assistance aux personnes, l’appui aux autres services de la commune et aux entités qui interviennent sous l’autorité communale.

Ces derniers temps, vos éléments sont très actifs sur le terrain. Entre démantèlement de commerces installés illégalement, fermeture de maquis pour nuisance sonore et atteinte aux mœurs, en passant par la mise en fourrière d’animaux domestiques en divagation… la liste est longue. A quoi répond cette œuvre de salubrité si on peut le qualifier ainsi ?

Cette œuvre de salubrité publique répond à des cas de violation, des cas d’incivisme relatifs à l’ordre public dans son volet sécurité publique et tranquillité publique. C’est pourquoi nous menons ces actions pour ramener les gens à l’ordre par rapport à ce que les textes ont prévu.

De par le passé, la police municipale a fait l’objet de critiques pour son inaction face à des actes d’incivisme (dont certains persistent) dans la ville de Ouagadougou. Est-ce à dire maintenant que vous avez sifflé la fin de la récréation ?

Non, c’est trop dire. Depuis que la police municipale est née en 1995 nous menons des actions au quotidien. Seulement, c’est sous le mandat de l’autorité actuelle, que l’accent est mis sur la médiatisation des actions de la police municipale. On peut parler également de moyens mis parce qu’en terme de ressource humaine, il y a eu le renforcement de nos effectifs. En plus, nos détachements dans les mairies d’arrondissements, les marchés et yaar, les gares routières contribuent à rendre visibles nos actions. Nous avons aussi un numéro vert (80 00 11 03) où les usagers peuvent nous joindre à tout moment, la mise en place de notre plate-forme qui fait déjà ses résultats. C’est peut-être toutes ces actions qui amènent les gens à dire que nous nous sommes réveillé, sinon nous travaillons au quotidien de par le passé.

Jusqu’où peuvent s’étendre ces opérations ?

Elles se poursuivront. Lorsqu’il y aura des manquements, forcément nous allons agir pour ramener certaines personnes à l’ordre afin qu’elles comprennent que dans une ville il y a une conduite à tenir, des normes à suivre. C’est dire donc que nos actions seront pérennes. Avant, il y avait un certain nombre de matériels qui nous manquaient. C’est récemment que nous avons été dotés par le conseil municipal. Concernant l’occupation du domaine public, nous avons au programme (je parle sous le contrôle du directeur général de la police municipale) le déguerpissement de tout ce qui est garage de véhicules abandonnés dans les six mètres, car ce sont ces garages qui obstruent les voies. Il y a un recensement qui est en train d’être fait dans chaque arrondissement et secteur et quand ce sera effectif votre contribution sera sollicitée.

Parlant de l’occupation du domaine public quelle est la réglementation en la matière ?

Dans le cadre de nos interventions nous nous appuyons entre autres sur la délibération de 2010 qui parle des occupations et exploitations du domaine public, le code de la route, la loi de 1997 qui régit l’implantation des débits de boissons. Il y a également le décret de 2016 portant protection du domaine public scolaire. Si je prends par exemple le dernier décret dont j’ai fait cas, il y a le respect des normes des occupations du domaine public à proximité des établissements scolaires. Il y a une distance de 400 m qui doit être respectée. Mais quand on fait le point c’est très difficile et marquant. Nous devons donc travailler à mettre ce décret en pratique et ramener les gens à l’ordre. Il y a beaucoup de textes mais nous appliquons essentiellement la loi de 97, la délibération de 2010 et le décret de 2016.

Ne pensez-vous pas qu’il faut durcir les sanctions pour décourager les cas de défiance à l’autorité municipale ?

Les sanctions que nous appliquons ne sont pas petites. Elles sont déjà dures. Seulement, au cours de nos interventions, nous rencontrons un certain nombre de cas qu’il faut peut-être sensibiliser pour que les usagers puissent comprendre. Nos textes ne sont pas bien compris compte tenu du taux d’analphabétisme de nos populations. Même si on durcit les textes il faut d’abord que les gens comprennent. Donc, en plus des sanctions, je crois qu’il faut plus miser sur la sensibilisation afin qu’ils sachent que les actions sont menées pour leur bien.

Quel est votre message à l’endroit des Ouagalais ?

Je les invite à s’approprier des textes qui régissent la gestion du domaine public et des débits de boissons. Lorsque vous êtes au courant vous avez mille chances de ne pas tomber dans des erreurs. A tout moment ils peuvent appeler notre numéro vert pour essayer de comprendre. Et nous serons là pour les orienter. Comme je l’ai mentionné plus haut, pour la visibilité de nos actions nous sommes presque partout (à la direction générale, dans les mairies d’arrondissements, dans les gares routières, les marchés et yaar). Même dans les carrefours que nous occupons, un usager peut nous approcher pour poser sa préoccupation.

Propos recueillis par Boureima SAWADOGO

 

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