Investiture d’IBK au Mali : La sécurité attend  d’être investie

Investiture d’IBK au Mali : La sécurité attend  d’être investie

Ça y est, c’est fini ! Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a embarqué pour son deuxième mandat. Soumaïla Cissé doit désormais reconnaître qu’il n’a pas obtenu le ticket pour être à la place de son adversaire.  A l’occasion des 58 ans d’indépendance du Mali, IBK a été officiellement investi président, sous le regard approbateur d’une dizaine de chefs d’Etat africains : Alpha Condé de la Guinée, Roch Kaboré du Burkina, Idriss Déby du Tchad, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, entre autres. Sans oublier le soutien français, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Occasion de faire la démonstration qu’il est le nouveau chef du Mali et de régler quelques petits comptes avec de petites fléchettes décochées par ci et par là.

 Les choses sont pliées et l’opposant Soumaïla Cissé pourrait penser à ranger ses babouches de protestation pour attendre la prochaine élection. Car, à l’évidence, il serait difficile dans ces conditions de faire changer désormais la donne au Mali. A moins de vouloir créer le désordre. Ce qui ne serait pas du tout souhaitable pour ce pays amputé de son nord et qui peine à stabiliser les ailes de la sécurité.

C’est d’ailleurs sur ce chantier qu’est attendu l’ancien-nouveau commandant en chef des forces armées du grand Mali. Son premier mandat n’a pas été des plus concluants, mais s’il note des avancées dans la reconstruction de l’armée malienne. Meilleure formation, meilleur équipement, meilleure dotation. Sauf que le Nord du Mali est toujours aux mains des bandes terroristes et autres trafiquants de tout acabit. De nombreux Maliens sont toujours hors de leur contrée, réfugiés dans des camps desquels ils ne savent pas quand est-ce qu’ils pourront se sortir.

La sécurité intérieure n’est pas non plus au beau fixe. Des assassinats de nature ethnique sont perpétrés dans le centre de Bamako et le scrutin a lui-même été ensanglanté avec les bureaux de vote qui ont été attaqués par des individus armés.

Les Maliens attendront donc IBK au pied du mur de la réhabilitation sécuritaire du Mali. La reconquête du Nord doit être un impératif pour celui qui avait juré de réunifier un pays scindé en deux un Mali qui a perdu de fait son septentrion et peine même avec l’aide de Barkhane à le récupérer. L’armée malienne y arrivera-t-elle seule ? Peut-être. IBK a dans tous les cas annoncé qu’il réservera 22% du budget de l’Etat malien à l’armée. Une somme colossale. Assurément. Mais il faudra veiller pour que les malversations qui ont failli ternir son premier mandat et la mauvaise gouvernance ne fassent pas de ce pactole un gouffre financier qui engloutira tout, l’insécurité et le terrorisme qui gangrènent le corps du grand Mali. Le premier bail fut  celui du retour du Mali, en un Etat car celui post-ATT et post-Sanogo, était en déliquescence. Mais IBK n’aura pas en cinq années sur la colline de Koulouba, permis de circonscrire la corruption ni de faire reculer le terrorisme ! Ce dernier dossier sera la priorité de ce second mandat, et aussi celui de la réconciliation, et c’est à ce prix qu’il pourra valider le 1er bail.

Tout ceci devra être enveloppé avec le voile rafraîchissant du dialogue politique et social. La promesse qu’il a faite de remplir son  «devoir qui est de rassembler et de fédérer» devra être respectée. Cela afin de mener ce mandat sans turbulences autres que les grondements des terroristes au Nord.

Ahmed BAMBARA

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