Isabel Dos Santos candidate à la présidentielle de 2022 en Angola : Une candidature sur fond de vengeance

 Isabel Dos Santos candidate à la présidentielle de 2022 en Angola : Une candidature sur fond de vengeance

Ni les déboires judiciaires de sa famille, incarnée par son père, l’ancien président, José Eduardo et son frère cadet José Filomeno encore aux mains de la justice n’ont réussi à la dissuader de franchir le pas. Bien au contraire, ces ennuis avec la justice de son pays, sont bien la raison de cette annonce. Isabel Dos Santos, fille de l’ex-président angolais envisage de se porter candidate aux élections présidentielles de 2022.

Au détour d’une interview diffusée sur les antennes la télévision publique, celle qui est perçue comme la femme la plus riche du continent noire a dévoilé ses ambitions et dénoncé un acharnement politico-judiciaire contre sa famille depuis le couronnement de João Lourenço, dauphin putatif de son père à la tête du pays. Et les mots ont été bien choisis à l’endroit de l’actuel régime angolais qu’elle accuse de vouloir distraire le peuple en  menant «une chasse aux sorcières mais surtout de tenter d’effacer l’héritage de son paternel». «Nous ne pouvons pas utiliser la corruption ou la lutte supposée contre la corruption, de manière sélective, pour neutraliser qui nous pensons être de futurs candidats politiques», a-t-elle déclaré.

Et voilà, le président Lourenço, face à un challenger mue par une vengeance et «déterminée» à avoir sa peau. Il faut dire aussi, que si l’ex-PDG de la compagnie pétrolière publique (Sonangol) a décidé d’aller à l’assaut de la magistrature suprême et d’affronter l’actuel chef de l’Etat, c’est avec la bénédiction de son père. Il s’agit pour les Dos Santos de faire rendre gorge à l’ancien patron de l’armée devenu président et qui n’a eu de cesse que de leur chercher des noises.

Accusé de mener une lutte sélective contre la corruption, Joao Lourenço n’est pas un «apprenti politique» connaît tout du clan Dos Santos qu’il a contribué à asseoir et servi pendant les trente-huit années  presque quatre décennies de règne du patriarche Eduardo. Ancien compagnon de lutte lors de la guerre d’indépendance contre les troupes portugaises, il a, à travers ses réformes toucher à la famille présidentielle, dont les deux figures emblématiques (Isabel et José Filomeno) sont engluées dans les démêlées judiciaires et dont les avoirs et actions ont été gelés le 31 décembre dernier. C’est donc en voulant rompre avec les anciennes habitudes qu’il s’est frotté à ce clan qui le considère comme «un traitre» qui crache sur la main de son bienfaiteur.

Mais en attendant 2022 et pour étayer cet argumentaire de la «chasse aux sorcières», la famille de l’ancien président devra montrer patte blanche en montrant aux yeux de tous que la fortune amassée n’a pas été du fait des pots de vin et des détournements dont on l’accuse depuis plusieurs années. C’est à ce prix qu’elle parviendra à convaincre l’électorat de sa «bonne moralité» à gérer le bien public.

La Rédaction

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