Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a de quoi pavoiser et être fier à Alger, hier, lui qui avait été suggéré, voire attendu, lors de l’interview du président Abdelmadjid Tebboune : «Mon seul point de repère est le président Emmanuel Macron», avait martelé le locataire du palais El Mouradia, lequel avait ajouté en substance que seul le chef de la diplomatie française, pouvait aussi parler des problèmes entre Alger et Paris.
De façon subliminale : pas le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ! En foulant le sol algérien pour cette «reprise du dialogue», instruit par Macron et en rencontrant son homologue algérien Ahmed Attaf, lui aussi ayant reçu les consignes de Tebboune, c’est véritablement le début du dégel d’une relation grippée par des questions mémorielles et actuelles.
Et si à l’évidence, le «rideau s’est levé» comme l’atteste le président algérien, Jean-Noël Barrot lui doit dans l’immédiat, avant même de rejoindre son patron en Egypte pour le sommet trilatéral (France-Egypte-Jordanie), le ministre des Affaires étrangères doit être dans l’immédiat jugé sur une sorte de contrat d’objectifs qui se ramène aux problèmes suivants pendants entre Alger et Paris :
1- Libération de l’écrivain franco-algérien condamné à 5 ans dont il a fait appel.
2- La question des OQTF algériens dont les reconductions sont systématiquement refusées par l’Algérie et de facto, les questions sécuritaires.
3- Plus globalement les problèmes migratoires et des visas.
4- Quel aggiornamento pour la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental ?
5- Faut-il relire l’Accord de 1968 que d’aucuns estiment avoir certaines tares similaires à celles d’Evian ?
Au-delà de toutes ces questions, on a l’impression que c’est le genre «On fait semblant d’effacer tout et on continue» qui anime les 2 pays. Tant mieux pour le moment, même si un problème, il faut le régler à la racine. Et à en croire Barrot, tout a été mis sur la table, il reste à trouver les solutions idoines. Peut-être le 9 mai prochain à Paris.
En tout cas, c’est sur les résultats que Jean-Noël barrot sera jugé. Mais, n’est-ce pas trop demander au locataire du Quai D’Orsay, quand on sait qu’entre l’Algérie et la France, il y a toujours eu ces moments de frictions à haute intensité, suivis d’accalmies ? Peut-on sérieusement solutionner les problèmes qui fâchent entre les 2 pays ? Et pourtant, il faudra un jour rasséréner cette relation très sensible. Ce sera peut-être Retailleau qui gagnera un jour. Mais pour le moment, la Realpolitik a le vent en poupe !
La REDACTION
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