Jean-Pierre Bemba Gombo veut faire les choses comme il se doit. Après onze ans d’absence, il a prévu de ne pas revenir au pays directement et commencer à parler politique et tutti quanti sans d’abord observer les règles de bienséance. Voilà pourquoi, sans doute, la date de son retour officiel au pays natal a été avancée. Prévue initialement le 1er août, c’est finalement le 31 juillet 2018 qu’il embrassera la terre de ses ancêtres. Et il veut le faire avec la manière, en acceptant d’abord un détour respectueux sur le sol qui l’a vu grandir et qui accueille également les restes de son père.
A Gemena, le mardi 31 juillet, dans la province du Sud-Ubangui, le fils s’inclinera sur la tombe de son géniteur Jeannot Bemba. Le patron des patrons sous le Maréchal Mobutu a été enseveli sans que son fils ne puisse lui rendre un dernier hommage. Ses geôliers de la Cour pénale internationale n’ont pas jugé opportun ou prudent de le laisser rentrer chez lui pour honorer la mémoire de son père.
Logiquement, il serait inconcevable qu’il revienne et se jette dans l’arène politique sans sacrifier à ce devoir de mémoire. Et il marque positivement sans aucun doute l’esprit de ses concitoyens en réservant son premier atterrissage dans son pays à son défunt père.
C’est une bonne entrée en manière pour celui qui a déclaré sa candidature à la prochaine présidentielle, même si on attend toujours qu’il clarifie cette affaire de vouloir se ranger derrière le candidat unique que l’opposition aura choisi pour affronter Joseph Kabila ou le candidat que ce dernier aura choisi pour tenter de lui succéder au pouvoir.
Il est sans doute clair qu’après l’escale de Gemena, l’on saura si l’apparente bonne disposition que Kabila témoigne à Bemba continuera. L’on se rappelle qu’un passeport diplomatique a été offert à l’ancien vice-président de la RDC, aujourd’hui sénateur, avec une célérité qui a des aspérités gorgées de doute.
Mais bien avant tout ça, il serait intéressant de positionner les projecteurs sur le jour de l’arrivée de Bemba à Kinshasa. Ce 1er août risque d’être marqué d’une pierre blanche dans la capitale congolaise. Assurément, le contraire étonnera.
Ahmed BAMBARA
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