Jean-Yves Le Drian à Abidjan et Ouaga : Un séjour pour accomplir des promesses macroniennes

Jean-Yves Le Drian à Abidjan et Ouaga : Un séjour pour accomplir des promesses macroniennes

48 heures à abidjan, puis cap sur Ouagadougou, tel est le périple, le énième du ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, jean Yves Le Drian en Afrique, qui couvrira les 17, 18 et 19 octobre 2018. Une tournée pour concrétiser des promesses de son patron de président Emmanuel Macron, qui un an plus tôt, a annoncé des chantiers dans ces deux pays.

Là dans la capitale ivoirienne, il a eu un tête-à-tête avec le président Alassane Ouattara, pour parler de la coopération bilatérale. Mais plus précisément il sera à Jacqueville à l’Ouest de la ville, où il verra de visu, le centre de formation et de perfectionnement, esquisse du centre d’entraînement au contre-terrorisme et libération d’otage (CILO), dont l’inauguration définitive est prévue pour la fin 2019.

Dans ce temple de la lutte anti-terroriste, Hamed Bakayoko, le tout-puissant ministre de la défense, requinqué par le mandat de bourgmestre étrenné à Abobo, briefera, le plus africain des ministres français, sur ce haut lieu de regroupement de militaires ou forces de sécurité ivoiriennes et de la sous-région pour recevoir une formation appropriée afin de faire face à ceux qui ensanglantent le Sahel. Depuis la tragédie de Grand-Bassam le 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire, certes est épargnée mais ses voisins eux sont devenus les souffre-douleurs des terroristes.

C’est le cas du Burkina Faso, qui depuis 2016 semble sous coupe réglée terroriste, teinté de grand banditisme, à moins que ce ne soit les deux ! Café Cappuccino, Café Aziz Istanbul, Nassoumbou, la région du Soum, puis maintenant l’Est du pays des hommes intègres ont fait que ces derniers mois, la fréquence des actes terroristes dépassent ceux du Mali. 111 attaques, qui ont fait 216 tués, soit plus de victimes que les «deux guerres des pauvres», expression désignant les guerres Burkina-Mali de 1974 et 1985. Avec le chef de l’Etat burkinabè, Roch Kaboré, l’ancien ministère français de la  défense ne sera pas un «bleu», on ne dirige pas l’Hôtel de Brienne pour rien. Et si l’incandescence sanguinolente de l’Est apparaît comme une nouveauté inexplicable, (nouveau groupe terroriste ? Velléité irrédentiste ? Grand banditisme ?) Le Drian fera connaissance de ce qu’attend le Burkina de la France.

Faut-il une permanence de Barkhane au Burkina par exemple ?

Au demeurant, Barkhane a déjà un pied au Burkina, car n’eut été son intervention à Inata le 4 octobre dernier, les dégâts humains et matériels auraient été énormes. A Ouagadougou, donc le ministre Jean Yves Le Drian, séjourne pour concrétiser également une promesse macronienne : l’inauguration de la Maison des jeunes, située dans l’ex-paierie de France, à quelques encablures de l’ambassade de France, mais sans doute, le plat de résistance, sera la coopération sécuritaire, dans un Burkina tétanisé par des attaques itératives, par un ennemi invisible, et dont les revendications sont tout aussi opaques.

C’est donc sous une double casquette que le ministre français des affaires étrangères fait cette tournée dans la sous-région : securocrate d’abord, une fonction qui semble lui coller à la peau, car bien qu’étant au Quai d’Orsay, la défense ne le lâche pas. Evidement, l’économie ne sera pas en reste, et une lecture avec des binocles de recul, fait dire que Emmanuel Macron aura tenu parole : il a annoncé, la création du centre d’entraînement abidjanais, lors du sommet UE-UA sur la sécurité à Dakar et le 28 novembre 2017, face à 800 étudiants dans un amphithéâtre ouagalais, il avait promis la Maison des jeunes. Reste, que la recrudescence du terrorisme au Burkina, fait qu’un surplus de coopération se sera greffé dans ce partenariat France-sous-région du Sahel.

Sam Chris

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