Les locataires des gradins du stade du complexe Moulay Abdellah se sont tenus debout à deux reprises pour honorer le Ditanyé. Médaille d’or en cou, Hugues Zango (triple saut) et Laeticia Bambara (lancer de marteau) ont fait tonner l’hymne du Burkina Faso hier mardi. Les Etalons footballeurs ont confirmé leur ambition de podium.
Ce mercredi 27 aout, 13e jour de la compétition, les jeux ont atteint leur paroxysme à travers l’épreuve reine (l’athlétisme), notamment avec les finales 100 mètres dames et hommes. Naturellement, l’or est revenu à l’Ivoirienne Marie José Ta Lou (avec un temps remarquable de 11’09’’) qui règne sans partage sur la discipline depuis un bon moment. Chez les hommes, les 100 mètres ont été disputés sous les 10 secondes. La Côte d’Ivoire qui comptait sur Arthur Cissé (9’97’’) pour cueillir sa deuxième médaille d’or de la soirée a été devancé par le Nigérian Raymond Ekevwo, qui boucle le sprint en 9’96’’
Dans le camp burkinabè, l’après-midi a commencé par une joie en demi-teinte. Marthe Koala s’est logiquement qualifiée, en sortant en tête de la série des 100 mètres haies, avec un temps de 13’12’’. Par contre, la jeune Madina Touré, considérée comme l’un des paris gagnants de l’avenir de l’athlétisme burkinabè, a été éliminée au premier tour.
Au triple saut, le favori de l’épreuve Fabrice Hugues Zango a livré une entame débarrassée d’ambiguités. Dès son premier essai, il établit le challenge à 16, 74 m. Rappelons que le record (record en salle 17,58m) en plein air du Burkinabè est de 17, 50. Les uns après les autres, les concurrents vont essayer d’aller chercher le Burkinabè sans y parvenir. L’Algérien Yasser Mohamed Triki réalisera un saut de 16, 54m (il termine 2e), mais insuffisant pour inquiéter Hugues Zango qui élève le niveau à l’issue de son 2e saut, avec une mesure validée à 16, 88m. Dès lors, l’affaire était pliée.
Deuxième espoir de médaille au triple saut, Jean-Claude Rouamba n’a pas été à la hauteur des attentes. Après un premier essai mordu, la suite n’est pas allée au-delà des 15,76m. Il aura tout de même réussi à se hisser parmi les 8 finalistes de l’épreuve. Le président de la Fédération burkinabè d’athlétisme Fréderic Sidibé s’est dit satisfait par cette nouvelle performance non surprenante de Hugues Zango qui «jusque-là, est le meilleur performeur de l’année. Il ne fait que confirmer les excellents résultats qu’il a obtenus tout au long de l’année. Nous espérons qu’il pourra bien récupérer, afin d’aborder dans de meilleure disposition, la coupe du monde qui aura lieu à Doha. Nos athlètes sont en train de réaliser leurs meilleures performances de l’année, et cela est très important pour nous. Nous sommes venus ici pour les médailles, mais surtout avec l’ambition de former les athlètes pour l’avenir, c’est-à-dire pour l’échéance 2023».
N’ayant pas encore le résultat de Laeticia au moment où nous lui tendions notre micro, le président Sidibé s’est contenté d’affirmer l’espoir d’un podium au marteau. Il n’a pas été déçu. Sur un lancer de 65, 28 m, Laeticia Bambara s’est hissée sur la plus haute marche du podium.
Qualifiée pour la finale des 100m haies qui se disputera aujourd’hui, Marthe Koala constitue également un sérieux espoir de médaille. Un troisième or à 100% pour l’athlétisme burkinabè ? «Vous savez en athlétisme, il n’y a jamais rien de sûr. Il suffit de taper sur une haie et s’en est fini des chances, tout comme une blessure peut survenir et ruiner vos ambitions de podium. Mais nous sommes en droit d’espérer un bon résultat», nous confiera l’heureux président de la fédération.
Pour Fabrice Hugue Zango «cette victoire est d’autant plus importante qu’elle offre au Burkina sa première médaille d’or». Même si la performance est quelque peu en-deçà de ses capacités, elle vaut son pesant d’or et l’athlète la dédie à la jeunesse et au peuple burkinabè, en proie depuis un certain temps, à une situation sécuritaire critique. Mais soutient Hugues Zango «nous avons remporté des victoires dans bien de domaines, et nous finirons par l’emporter face au terrorisme». Pour le mondial prévu en fin septembre début octobre à Doha, le médaillé d’or des jeux africains 2019 se dit «capable d’aller chercher la médaille d’or. Physiquement, je suis bien et je l’ai prouvé lors de certains rendez-vous. Maintenant, il faut travailler dans la tête afin d’éliminer les entraves qui subsistent et sortir le félin qui sommeille en moi. J’ambitionne d’aller faire une bonne performance au nom du Burkina et de toute sa jeunesse qui ne doit pas désespérer».
Vainqueur des Lionceaux du Sénégal après la séance des tirs au but (1 à 1 au terme du temps règlementaire et des prolongations), les Etalons footballeurs se hissent en finale. Une configuration qui n’est pas sans rappeler la CAN 2013 en Afrique du Sud où les Etalons avaient d’entrée, enregistré un nul de 2 buts partout devant le Nigéria. Après leur mémorable chevauchée, ils ont retrouvé de nouveau le Nigéria en finale pour le résultat que l’on sait. La revanche contre le Sénégal qui nous avait cartonnés à Maradi au Niger étant désormais établie, il reste celle de la finale perdue contre le Nigeria en 2013.
Hamed JUNIOR,
depuis Rabat
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