L’aréopage de chefs d’Etat, une cinquantaine dont une dizaine d’Afrique ont tenté hier à la vaille du top de départ des JO de Paris de lier sport et développement et des promesses ont été faites. Et même le continent à travers le Sénégal abritera en 2026, les JO de la jeunesse. C’est bien. Mais chacun avait dans sa tête, la mutation systémique qui est en train de s’opérer dans la relation France-Afrique.
3 heures de spectacle avec comme guest star la Canadienne Céline Dion, des flonflons à n’en pas finir, c’est ce qu’offre l’ouverture des JO, ce jour 26 juillet 2024 à Paris. Managés et suivis avec une attention de bénédictin depuis la municipalité de Paris, jusqu’à l’Elysée, les JO sont une une occasion pour la France de rassembler les athlètes et officiels de la planète pour des jeux sportifs multiformes du rugby au foot, en passant par l’escrime, les sauts en hauteur, en longueur, etc.
On passera sur la polémique relative aux sportifs d’Israël ou de la Russie, pour nous intéresser au continent lié ombilicalement par cette France même si des pays comme le Burkina, le Mali et le Niger ont coupé ce lien à travers les ruptures tous azimuts dans divers secteurs. Et tout jeu sportif étant politique donc, on se rappelle les JO de Berlin en 1936 où Jesse Owen, avec son teint d’ébène avait donné l’urticaire à Hitler, attaché à sa race aryenne, il avait refusé de remettre la médaille à ce Nègre qui avait fait mentir sa théorie du suprémaciste blanc. Comment oublier les JO de 1968 avec l’image symbolique des 2 Américains noirs le point levé pour soutenir la lutte des Afro-Américains ?
L’Afrique sera bien présente sur l’aire des Jeux de Paris, mais aussi hors. Sur l’enceinte des compétitions évidemment, des compétiteurs, disons des gagneurs tels les Burkinabè Fabrice Zango, Marthe Koala, les Ivoiriens ou encore les Ethiopiens ou encore les Erythréens monteront sur le podium car ils ne feront pas de la figuration sur le sol français. Et sans présager des médailles à engranger, le continent en comptera pas mal.
Mais les JO de Paris, c’est… Paris aussi, qui s’est mise dans ses beaux atours pour accueillir les athlètes et visiteurs. 15 millions de personnes sont attendues pour cette fête sportive, même si côté commerce, on fait grise mine, à cause de la sécurité maximale, et des mesures drastiques prises (rues, avenues fermées, terrasses de café inaccessibles…).
C’est ainsi qu’on peut voir en Montreuil, que les JO pour de nombreux Africains se joueront aussi là-bas. Pour ceux qui ont pu obtenir le précieux sésame (visa) un détour à Bamako Sur-Seine, pardon à Montreuil vaut la chandelle, car de nombreux Africains y nichent et les habitués de la Ligne 9 du Metro le savent bien : Restaurants africains, salons de coiffure, petits commerces sont entre les mains d’une diaspora continentale, à dominance malienne. Une diaspora malienne qui est une mamelle financière pour beaucoup dans l’économie malienne. Comme quoi, les peuples se jouent ainsi de la politique.
La REDACTION
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