Joël Aïvo à la barre au Bénin : Un opposant dans le box de la justice

 Joël Aïvo à la barre au Bénin : Un opposant dans le box de la justice

C’est une des affaires qui divise au sein de l’opinion béninoise qui vient d’être inscrite au rôle de la justice béninoise. Le lundi 6 décembre 2021, Joël Aïvo en détention depuis son arrestation le 15 avril dernier, et trois co-accusés étaient à la barre de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Ils sont poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État et blanchiment dans la capitale béninoise, Porto-Novo. Comme il fallait s’y attendre, les quatre co-accusés ont tous plaidé non coupable devant cette cour qui, depuis sa création voit défiler des figures de l’opposition politique.

Jusque-là Joël Aïvo et ses avocats n’ont eu de cesse de nier ces accusations en dénonçant un «procès politique». Mais que nenni, la machine judiciaire est plus justice et rien ne semble l’arrêter dans son élan de «casser de l’opposant».

Au moment où s’ouvre cette audience, une autre figure compte les jours en attendant la date de son passage devant la même cour. Elle, c’est Rekya Madougou poursuivie pour «financement du terrorisme» et dont le procès s’ouvrira le vendredi 10 décembre prochain. C’est presque devenu une règle au Bénin. Et les faits sont en passe de donner raison à tous ceux qui exprimaient des inquiétudes face aux dérives théocratiques du président Patrice Talon. A la lumière de ces évènements, le moins que l’on puisse dire, c’est que Patrice Talon (réélu en avril dernier) ne badine pas avec ses opposants. Le fait que Aïvo, lors de la campagne eut lâché que «tchogo tchogo» comme diraient les Ivoiriens, il y aura alternance, serait suspect, voire séditieux et vaut un aller simple en prison. Pour les plus avisés, celui que l’on surnomme «Le professeur» se serait rendu coupable d’un crime de lèse-majesté contre le locataire du palais de la présidence.

Quel sort lui sera réservé dans ce procès qui dégage une forte odeur politique ? La justice aura-t-elle la main lourde ou légère ? Nul ne peut prévoir la sentence. Mais quelle que soit l’issue de ces procès, et les verdicts qui y seront prononcés, ces deux affaires viennent allonger la liste des opposants politiques traqués pour leur opinion ou prise de position contre un régime dont l’avènement avait pourtant ravivé les espoirs de démocratisation en Afrique de l’Ouest .

La rédaction

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