Jour J : La dernière «présidentielle sous l’ère Faure

Jour J : La dernière «présidentielle sous l’ère Faure

Le 29 avril 2024, il n’y aura pas de présidentielle au Togo », cette phrase lâchée par Gilbert Bawara le 26 avril 2024, à Adétikopé à la sortie Nord de Lomé, campe à elle seule le principal enjeu de ces législatives et régionales de ce jour lundi 29 avril 2024. Il s’agit bel et bien de députations et des premières régionales du Togo. Mais, à l’aune de la nouvelle Constitution dont la promulgation est incessante (si ce n’est déjà fait à l’heure où vous lisez ces lignes) avec cette Loi fondamentale qui remplace celle de 1992, les pouvoirs régaliens suprêmes de l’Exécutif seront désormais entre les mains d’un président du Conseil des ministres, un genre premier ministre très fort, lequel sera oint par les députés majoritaires de la nouvelle Assemblée nationale.

En effet, le 19 avril courant, les députés ont voté une constitution qui met fin à la 4e République sous régime présidentialiste, bonjour la 5e république, marquée du sceau parlementaire.

Un basculement qui déplaît énormément à l’opposition et le vocable de déplaire est faible, laquelle opposition accuse Faure et ses affidés de vouloir s’octroyer un bail illimité. Ici, pas question de réviser un article, ni de biffer une phrase corset qui prescrit la destinée présidentielle à un mandat ou 2 ou sans borne temporelle. C’est le mode de régime qui change, et le pouvoir a quitté la présidence pour aller au Parlement.

Sauf et à écouter tous les narratifs de l’UNIR, durant la campagne électorale, sauf donc qu’après Faure président, ça pourrait être Faure… président du Conseil des ministres, si le parti à l’emblème de pigeon blanc sortait vainqueur de ces joutes législatives. Scénario probable d’autant que du côté de l’opposition, on a la vague impression que les opposants ne croient guère à une victoire, à transformer ces législatives et régionales en référendum et prendre le pouvoir.

Lassitude ou scrutins viciés selon leur logorrhée ? A moins que ce ne soit un aveu de faiblesse. C’est donc dans cette ambiance de méfiance, de suspicion teintée d’un tantinet de crainte que se déroule ce double scrutin à triple détente : on vote pour élire des députés, des sénateurs dont les chiffres sont : 5 régions ; 39 circonscriptions ; 4,2 millions d’électeurs ; 14 271 bureaux de vote ; 353 listes ; 113 députés ; 179 conseillers régionaux. Mais aussi par ricochet, le président. Fini le suffrage direct, bienvenu au suffrage indirect qui désignera ce premier ministre «balaise » !

Il s’agit bien donc de la dernière «présidentielle » sous l’ère Faure, et si l’UNIR demeure «fort derrière Faure» pour reprendre un slogan de campagne, ce sera après Faure… c’est Faure. Pour l’opposition, tout changera pour que rien ne change, ce que n’entendent pas l’UNIR et ses alliés, qui estiment que le chef de l’Etat sortant a fait dans l’anticipation pour «une gouvernance et un développement concertés».

C’est vrai qu’au Togo, on aurait pu laisser en l’état la Constitution de 1992, et la modification courant 2024 ou en 2025 avec le risque d’avoir la bronca nationale et internationale sur le dos. Ce changement de République est une posture manœuvrière très fine qui évite en partie cette désapprobation pour le même résultat, politique.

A partir de ce lundi 29 avril 2024, si tout se passe sereinement, et c’est tout le mal qu’on souhaite au Togo, on pourra alors chanter le requiem de la 4e République et un Te Deun pour la 5e, en formulant le vœu que la sempiternelle bipolarisation de la vie politique évolue vers cette gouvernance concertée, tant serinée lors de la campagnel.

La REDACTION

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