A Kombané, dans la région du Nord, le Burkina Faso a célébré la Journée nationale des légumineuses, sur le thème : «Promouvoir les légumineuses pour la création d’emplois, au profit des jeunes et des femmes et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle». C’était le lundi 19 février 2018, en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a engagé la responsabilité du gouvernement à faire des légumineuses, une grande filière agricole.
Plus de la moitié de la population burkinabè vit de l’agriculture. Les autorités en ont conscience et c’est la raison pour laquelle, elles ont fait de l’agriculture, une priorité. La Journée nationale des légumineuses que le pays a célébrée le lundi 19 février 2018, en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, du directeur général de la FAO, José Graziano da Silva et du président de la Confédération mondiale des légumineuses, Huseyin Arslan en est une preuve. A en croire le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, cette cérémonie vise à renforcer les actions de promotion des légumineuses. C’est important, selon lui, car pour cette année, il est attendu de la campagne agricole une production d’environ 762 328 tonnes de niébé, 62 588 tonnes de voandzou et 537 744 tonnes d’arachides. Il faut rappeler que le niébé, le voandzou et l’arachide sont des aliments que l’on classe parmi les légumineuses. Le ministre rappelle à cet effet, que des deux dernières années, pour ces trois spéculations, environ 15% des superficies au Burkina Faso ont été consacrées à leur production. Il souligne que leur culture est pratiquée par 0,62% des ménages agricoles ruraux, et d’ajouter que 46,5% des femmes responsables de parcelles y tirent une grande partie de leurs revenus.
Valoriser les légumineuses pour lutter contre la pauvreté
Les légumineuses sont simplement une filière agricole qui peut contribuer à la lutte contre la pauvreté si elle est bien valorisée. Ce n’est pas le président du Bureau national des Chambres régionales d’agriculture (BN-CRA), Kabaré Bélem, qui dira le contraire. Ces propos : «Je reste convaincu que les revenus des producteurs peuvent être améliorés, à travers le développement et la promotion des filières légumineuse» dont il est l’auteur en est une preuve. Le président de la Confédération mondiale des légumineuses, Huseyin Arslan, partage son avis. Il déclare pour sa part, que la production des légumineuses va contribuer à la lutte contre la pauvreté. «Elles sont une excellente opportunité pour les agriculteurs, alors nous devons nous assurer qu’ils ont accès aux outils et à la formation nécessaire à la vulgarisation des variétés à haut rendement», a-t-il soutenu. A travers ces mots, il veut relever les contraintes auxquelles font face les producteurs ; des contraintes que Kabaré Bélem n’a pas manqué de citer. Il s’agit selon lui, de l’accès aux intrants, aux matériels et infrastructures agricoles, aux technologies innovantes d’irrigation, à l’appui-conseil et à un marché rémunérateur. Son message n‘est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car il sera très vite rassuré par le patron de la cérémonie, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, qui va déclarer : «Le gouvernement va travailler davantage à lever un certain nombre d’obstacles». Le premier selon lui, est la question de l’eau et de sa disponibilité. La deuxième, c’est d’avoir des infrastructures routières pour pouvoir transporter les récoltes, a-t-il indiqué, et d’ajouter que le troisième obstacle, c’est l’écoulement de la production. C’est un impératif pour le chef de l’Etat, car «depuis 2016, les légumineuses ont intéressé les producteurs qui ont tiré des bénéfices de leur production», a-t-il soutenu. Pour sa part, il a, au regard des résultats encourageants engrangés, invité les producteurs à travailler encore plus.
Institutionnaliser une Journée internationale des légumineuses, le vœu du Burkina Faso
Si au Burkina Faso, la célébration de la Journée nationale des légumineuses est devenue une réalité, institutionnaliser ladite journée au plan international, est un défi que le pays des hommes intègres veut relever. Les autorités burkinabè, à travers la présente célébration, veulent convaincre l’Assemblée générale des Nations unies de son institutionnalisation. Le ministre Jacob Ouédraogo l’a confirmé, à travers ces lignes : «Je reste convaincu que la tenue de cette cérémonie permettra de donner un nouveau souffle aux acteurs des filières des légumineuses et de convaincre l’Assemblée générale des Nations unies de l’institutionnalisation de la Journée internationale des légumineuses». Ce vœu a toutes les chances de se réaliser très prochainement, a rassuré le directeur général de la FAO, José Graziano. Il a confié que la proposition du Burkina Faso a été approuvée par la Conférence de la FAO et officialisée par l’Assemblée générale des Nations unies. Pour sa part, il dit espérer qu’une décision positive sera prise dans ce sens, lors de la prochaine rencontre de l’Assemblée générale. Tout en confiant que la célébration de cette journée sera une occasion de valoriser les spéculations en question, il a rappelé que le Burkina Faso est le premier pays producteur mondial de pois bambara, et le troisième mondial de niébé. Huseyin Arslan quant à lui, voit dans la volonté du Burkina de créer une Journée internationale des légumineuses reconnue par les Nations unies comme un moyen de célébrer annuellement, le potentiel extraordinaire de ces aliments. Il a salué l’engagement du président du Faso et de son épouse dans la valorisation des légumineuses qui, pour l’occasion, ont été distingués, au cours de la cérémonie.
Il est important de rappeler que le thème choisi pour la célébration de cette année est : «Promouvoir les légumineuses pour la création d’emplois, au profit des jeunes et des femmes et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle». Pour le président du BN-CRA, Kabaré Bélem, il répond aux préoccupations des producteurs concernant le développement des filières légumineuses.
Thierry AGBODJAN
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