Journée sans médias au Sénégal : Démocratie et prédateurs de la liberté de presse

Journée sans médias au Sénégal : Démocratie et prédateurs de la liberté de presse

 Une journée sans presse au Sénégal, ce n’est pas une première, mais c’est inédit et symptomatique du hiatus pouvoir-Médias dans ce pays considéré comme le phare de la démocratie sous-régionale. Mais c’est aussi le signe que malgré cette démocratie devenue culturelle, bien ancrée, les prédateurs de la liberté de la presse existent et même souvent tapis là où on ne croit pas.

On glose, on s’indigne, on s’inquiète, on vitupère, lorsque dans un régime d’exception où un pays dirigé par un dictateur, les médias et les journalistes ont maille à partir avec le pouvoir, trouvant cela normal, car généralement ces pouvoirs durs, s’accommodent mal avec la liberté de ton, de presse. Mais au Sénégal, c’est difficile à comprendre.

Car, comment expliquer que le pays de la Teranga qui vient il y a quelques mois de nous administrer la leçon de chose politique, par la 3e alternance civile, en vienne à avoir fréquemment des bisbilles graves pouvoir-Médias ?

Ce 13 août au Sénégal, tous les kiosques à journaux étaient vides même si les quotidiens ont publié une seule UNE commune, sur fond noir, pour signifier la mort programmée des Médias si rien n’est fait. Silence radio, idem pour les sites et télé…

En cause, la suppression du Fonds de développement de la presse, une fiscalité éreintante et inadaptée et une ostracisation de la corporation des mesures sur lesquelles le gouvernement entend ne pas bouger d’un iota. La dette fiscale des Médias se chiffre à 40 milliards de F CFA, ardoise que voulait supprimer Macky Sall, avant son départ mais qu’a maintenu Bassirou Diomaye Faye (BDF).

Si on ajoute les tracasseries, les intimidations et emprisonnements de journalistes, on a vu le premier ministre Ousmane Sonko, proférer des menaces à l’égard des journalistes, c’était surréaliste, lui le produit quoiqu’on dise de cette presse qui l’a adopté, alors qu’il était le proscrit du pouvoir Apériste !

Pertes d’emplois probables, dépôt de bilan, chômage guettent cette presse avec ces mesures hostiles, d’où cette action radicale des patrons de presse. Avec la publicité quasiment captée par les médias publics, et les micmacs pouvoirs-médias, un sale harmattan souffle sur la presse sénégalaise et pas seulement là-bas.

Enfin, comment expliquer que le tandem au pouvoir BDF-Sonko, porté aux nues par la même presse depuis leurs démêlés avec la justice, jusqu’à la conquête du pouvoir, en passant par la campagne électorale, comment trouver des motifs à ces étincelles entre BDF-Sonko et les hommes de médias ?

En tout cas, l’exécutif, notamment doit montrer qu’il n’est pas un prédateur de la liberté de la presse, derrière cette prise du pouvoir estampillée de démocratie sirupeuse, alors qu’il en est le tortionnaire. En rencontrant les patrons de presse qui ont demandé 2 fois une audience à BDF en vain !

La REDACTION

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