Les choses n’ont pas tardé au niveau de la direction de la justice militaire. Vingt-quatre heures après le verdict du procès du putsch manqué, condamnant respectivement les généraux Diendéré et Bassolé à 20 et 10 ans de prison ferme, l’administration pénitentiaire a procédé au transfèrement du général Bassolé placé en résidence surveillée depuis octobre après avoir bénéficié d’une liberté provisoire pour des raisons de santé.
Selon une source proche de la famille, c’est sous bonne escorte militaire que l’ancien chef de la diplomatie burkinabè a été conduit dans les locaux de la Maison d’arrêt et de correction des armées où il avait passé plus de deux ans. «C’est un dispositif impressionnant qui a procédé cet après-midi (NDLR hier mardi 3 septembre 2019) qui a été envoyé pour le transférer à la MACA. Les effets du général ont été passés au peigne fin avant son départ», a indiqué cette source.
Mais selon une source proche du parquet militaire, il est du devoir de l’administration pénitentiaire de procéder à l’application immédiate de la prise de corps à laquelle sont soumises toutes les personnes condamnées dans le cadre du procès. «La condamnation d’un accusé placé en résidence surveillée pour quelle que raison que ce soit efface le bénéfice de la liberté provisoire. Son statut de malade ne fait pas de lui un prisonnier à part entière. La loi s’applique à tous, sans discrimination», a expliqué un officier à des confrères.
Rappelons qu’il y a environ trois semaines, le général Djibrill Bassolé avait pourtant obtenu l’autorisation du juge de sortir du territoire national pour aller se faire soigner en France. Mais faute de passeport, il n’avait pu effectuer ce voyage vers l’Hexagone. Avant cette demande, l’ancien ministre des Affaires étrangères avait été évacué le 6 mars 2019 en Tunisie, à la clinique Hammamet, où il avait séjourné durant deux mois pour des soucis cardiaques. Il avait regagné la capitale burkinabè dans la nuit du 5 mai 2019. Il a ensuite regagné la villa de Ouaga 2000 où il est placé en résidence surveillée depuis octobre 2017.
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