Me Guy Hervé Kam devra encore patienter avant de recouvrer la liberté. Vingt-quatre heure après la décision de la Chambre de contrôle de l’instruction du tribunal militaire de Ouagadougou ordonnant sa mise en liberté, les choses ne sont pas totalement réunies pour la libération de l’avocat et coordonnateur du Mouvement SENS. Selon plusieurs sources, au cours de la journée d’hier mardi 9 juillet 2024, les parties concernées par le dossier étaient face au juge en charge du dossier.
Mais après plusieurs heures de débats et de procédure, les avocats de défense se sont vus dire que toutes les conditions de sa remise en liberté n’étaient pas encore réunies. A en croire Me Ambroise Farama qui s’est exprimé à la sortie d’audience avec le procureur, « la présence de Me Kam à la MACA ne se justifie plus ». Selon la défense qui se dit inquiète quant à la suite, la situation de l’avocat pourrait se clarifier dans les jours à venir. Rendez-vous est pris pour ce mercredi 10 juillet pour la suite des tractations. « A la suite des échanges, malheureusement il nous a été dit que les conditions pratiques de sa mise en liberté n’étaient encore réunies. Eux seuls savent ce que veut dire modalités pratiques. Ce que je peux vous dire, c’est en général, lorsqu’une telle décision est rendue, le détenu est remis en liberté », a expliqué Me Farama
Me Guy Hervé Kam, avait été arrêté le 24 janvier 2024 et détenu dans un lieu tenu secret est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il avait été transféré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) malgré des décisions de justice qui ordonnaient sa mise en liberté. Dans un premier temps, c’est le tribunal administratif de Ouagadougou qui ordonnait la libération de l’avocat. Quelques mois plus tard (le 23 avril 2024) ce fut au tour de la Cour administrative d’appel de Ouagadougou d’ordonner sa libération suite à l’appel interjeté par l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) en estimant que le Tribunal administratif n’est pas compétent pour connaître de cette affaire qui est « d’ordre pénal». Mais un mois plus tard, le 29 mai 2024, alors qu’il était enfin libéré près de son domicile, il a été arrêté par les forces de sécurité de l’Etat qui le conduiront à la MACA. Après ce verdict rendu par la Cour d’appel du tribunal administratif, les avocats de la défense ont expliqué que « l’arrêt rendu en appel est en dernier ressort ». C’est-à-dire qu’il doit immédiatement prendre effet, à partir du moment où il a été décidé.
Rappelons que depuis l’arrestation de Me Guy Hervé, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail et paralysé de nombreux tribunaux pour exiger sa libération. Le 27 mars 2024, dans une déclaration commune, une dizaine d’Organisations de la société civile (OSC) a appelé le gouvernement au respect des dispositions de la Constitution et à la libération sans délai de toutes les personnes illégalement arrêtées. Ces organisations disent regretter que les dirigeants actuels défient ouvertement l’autorité du pouvoir judiciaire.
La Rédaction
COMMENTAIRES