Justice militaire : que reproche-t-on au juste au Lieutenant-colonel Zoungrana ?

Justice militaire : que reproche-t-on au juste au Lieutenant-colonel Zoungrana ?

Et on reparle du lieutenant-colonel Mohamed A. Emmanuel Zoungrana, qui devait quitter la résidence surveillée pour regagner son domicile après la décision. Selon des sources proches de la famille, l’officier remis par la justice la veille mardi a été enlevé dès sa sortie de résidence surveillée par des hommes armés. Dans un post, Aminata Diarra, épouse du lieutenant-colonel Zoungrana a confirmé l’enlèvement de son époux. «Mon époux vient d’être enlevé par des hommes aux alentours de sa résidence après avoir été libéré par la justice», a –t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

(Lire communiqué de la famille Zoungrana)

Ces évènements interviennent cinq jours après une décision du Tribunal militaire mettant fin à son placement en résidence surveillée. L’extrait des minutes du greffe de la Chambre de contrôle de l’instruction du Tribunal militaire de Ouagadougou rendu le 22 mai 2024, notifiait que l’ancien chef de corps du 12e Régiment d’infanterie commando (RIC) basé à Ouahigouya ne sera plus placé en résidence surveillée. Le même document qui maintient l’officier sous le régime d’un contrôle judiciaire exige de lui «un pointage au cabinet du juge d’instruction chaque lundi, mercredi et vendredi de la semaine». Le Lieutenant-colonel Zoungrana devait également s’abstenir d’entrer en relation de quelque manière que ce soit avec les membres de son ancienne unité «les Mambas Verts» et est tenu d’informer le juge d’instruction de tout déplacement au-delà des limites de la ville de Ouagadougou et Pabré. Enfin, il devra remettre au greffe tout document justificatif de son identité notamment le passeport en échange d’un récépissé valant justificatif d’identité.  

Poursuivi pour des faits présumés de «tentative de déstabilisation», le lieutenant-colonel Zoungrana, avait été interpellé une première fois et incarcéré notamment pour «tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat», le 14 janvier 2022, sous le règne de Roch Marc Christian Kaboré. Il sera libéré dix mois plus tard, (le 15 décembre 2022) après le deuxième coup de force qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir avant d’être de nouveau arrêté pour une «nouvelle tentative de déstabilisation».

L’ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando (RIC) basé dans la région du Nord, avait été remis en liberté provisoire une première fois le 15 décembre de la même année. C’est en fin décembre 2023 qu’il avait été remis en liberté provisoire, pour des raisons de santé et placé en résidence surveillée.

En attendant d’avoir plus de détails sur son enlèvement, on se demande ce qui est reproché exactement au lieutenant-colonel Zoungrana ? Pourquoi depuis 2022, son nom est toujours associé à des tentatives de déstabilisation ? S’agit-il d’accusations fondées ? Si oui, pourquoi ne le juge-t-on pas ? Pour l’heure, ces questions demeurent sans réponses et laissent libre cours à toutes les supputations.

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