Jusque-là, Karim a respecté l’obligation de réserve à laquelle il a souscrit en contre partie de cet exil au Qatar après son infamante condamnation pour les activités de l’ANOCI en 2015. Bien que gracié par Macky Sall en 2020 et donc éligible, il lui reste tout de même une amende de près de 140 milliards de francs CFA à payer. N’empêche, nul ne doute que le métis le plus célèbre du Sénégal n’a jamais fait le deuil de satisfaire à la volonté de son père Abdoulaye, voir son fils être président, ni lui-même a toujours eu la tentation de l’Avenue Sedar Senghor.
En déposant 45 000 Euros comme la caution pour concourir en février 2024, le trésorier du PDS n’a fait qu’officialiser le vœu d’un parti qui ronge son frein de prendre sa revanche depuis 2012, année où le fils spirituel a non seulement brûlé la politesse au fils biologique, mais a terrassé le Gorgui. En outre, Maguette Sy, le directeur de campagne du PDS, a maintenu que le calendrier électoral sera respecté. Autrement dit, Karim Wade reste et demeure le candidat naturel du PDS.
Pour le moment, l’intéressé ne dit rien, cultivant toujours un mystère qui l’est de moins en moins, car pour certains analystes politiques, le PDS veut répliquer le scénario de 2 000 avec un pape du Sopi revenu en grande pompes au Sénégal après un exil versaillais, pour endosser le boubou du premier artisan de l’alternance au pays de la Téranga.
Karim Wade pourra-t-il rééditer cet exploit et commettre une sorte de parricide politique ? A moins que cette candidature ne soit un deal entre le PDS et Benno Bokk Yakaar, le parti de Macky Sall. Pour permettre à Amadou Ba d’être élu et de faire de Karim Wade un premier ministre ou occupant du perchoir, ce qui le disposera pour l’avenir ?
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