Karim Wade et Ousmane Sonko recalés par le Conseil constitutionnel au Sénégal : Marche-pied pour Amadou Bâ, mais gare aux chausse-trappes des 2 proscrits

Karim Wade et Ousmane Sonko recalés par le Conseil constitutionnel au Sénégal : Marche-pied pour Amadou Bâ, mais gare aux chausse-trappes des 2 proscrits

Alea Jacta est ! Les dés sont jetés même si certains diront qu’ils sont pipés ! Ce samedi 21 janvier 2024, tard dans la nuit, 22 h GMT, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des candidats qui seront sur la ligne de départ de la présidentielle du 25 février prochain. Une fournée de 20 postulants, un nombre multiplié par 5 comparativement à 2019 a été retenue par la plus haute juridiction sénégalaise.

Quasiment, tout le monde a été repêché, sauf justement 2 qui cristallisaient depuis des mois la passion, la colère ou la peur : Karim Wade et Ousmane Sonko. Et comme on est à l’heure de la CAN, carton rouge pour ces 2 leaders ! Le premier c’est le fils de l’artisan de la première alternance au Sénégal, Abdoulaye Wade, malgré le fait qu’il a renoncé à sa nationalité française (la double nationalité est proscrite pour candidater), geste effectué, dépôt de candidature tenante, c’était ce 16 janvier 2024, et en jurant sur l’honneur, alors que les grands juges l’avaient retenu dans un premier temps.

Coup de marteau sur la tête éternellement rasée du plus célèbre métis du Sénégal, qui doit en partie cette déconvenue à un autre candidat Thierno Alassane Sall, lequel avait invité les 7 sages à mieux fouiner dans la cas Karim.

Mais, il y a plus grave, voilà que la formation politique dont le siège se dresse majestueux sur la VDN, c’est-à-dire le PDS se retrouve sans porte-étendard ! C’est certain que «Gorgui», son fondateur depuis Versailles fait grise mine, lui qui a tenu coûte que coûte à ce que son fils biologique soit le champion du parti à cette élection. Depuis le Qatar où il était en exil, Karim Wade suit de près la situation politique du pays de la Teranga, «Rimka» pour les intimes ne faisait pas mystère de commettre le parricide politique avec la bénédiction évidemment du pape du Sopi, le pater familia. La Cour constitutionnelle vient encore une foi de brider cette ambition. D’ailleurs, cette décision du Conseil constitutionnel ne semble pas avoir refroidi les ardeurs de Karim lequel sur son compte X affirme qu’il en a ras-le-bol des arguments «fallacieux » de la justice, 3 ans de prison, 7 ans d’exil, ça suffit, éructe-t-il. Il compte saisir pour ce faire les juridictions régionales, la Cour de la CEDEAO, et mieux, candidat ou pas, il donne déjà un «pré-djiguel» (consigne) aux millions d’ouailles du PDS pour peser sur cette présidentielle afin d’instaurer un «Etat de droit». Boycott ? Ralliement derrière qui ?

Quant à Ousmane Sonko, au fil du temps, beaucoup n’y croyait plus sauf lui, ses avocats et ses partisans. Car avec la confirmation de sa condamnation à 6 mois, les questions de parrainage, et le temps qui reste pour battre campagne … c’était quasiment un impossible parcours de combattant que le leader du PASTEF se livrait. Mais lui aussi ne s’avoue pas vaincu, même si sur le coup, il n’a rien dit encore.

Mais, vu la kyrielle de postulants, et exceptés un Khalifa Sall ou Idrissa Seck et 1 ou 2 ténors du landerneau politique, la voie semble royale pour le cornac de Benno Bokk yakaar pour faire mouche, même avec les défections au sein de cette coalition. Qui vous dit d’ailleurs qu’à ce scrutin à 2 tours, tous ceux qui sont partis ne rejoindront pas encore le navire battant pavillon Benno, ne serait-ce que pour négocier des strapontins contre ralliement ? En effet, les probables retournements de veste, les alliances entre-deux-tours ne manqueront pas, comme toujours à chaque présidentielle !

C’est dire que s’il y a une vingtaine de candidats, celui choisi par Macky Sall, Amadou Bâ part largement favori, même si l’on dit de lui qu’il est «un parachuté», et n’est pas électoralement implanté, en dépit de son long compagnonnage avec le président-sortant.

Par contre, une des grandes inconnues, reste l’atmosphère pré et postélectorale après cette officialisation de la liste. Ce n’est un secret pour personne qu’Ousmane Sonko avait proféré des menaces que si jamais il n’est pas retenu, la présidentielle serait en pointillé. Menaces en l’air d’un opposant transi ou souvent «traqué » par la justice ou à prendre au sérieux ? Vu la popularité de l’homme auprès d’une certaine jeunesse, et à l’aune de ce qu’il a déjà donné de voir après sa première comparution en 2022, il n’est pas superfétatoire de s’interroger. Alors si le candidat de Macky Sall part avec un préjugé favorable, il devra néanmoins faire gaffe aux 2 proscrits, car bien qu’éloignés, l’un amnistié, l’autre en prison, ils pourraient lui coûter bonbon à cette course au destin national.

La REDACTION

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