Une fois de plus, les Koglwéogo de Nagrin se sont mis en évidence, en mettant fin aux agissements de plusieurs bandits qui écumaient des quartiers de Ouagadougou. Le jeudi 18 octobre dernier, deux propriétaires de motos et d’un ordinateur portable ont retrouvé le sourire. Ils sont entrés en possession de leurs biens volés.
«Les Koglwéogo, on les regarde bien souvent avec appréhension, jusqu’à ce qu’un jour, ils viennent à votre secours. C’est ce jour-là, que vous vous rendez compte de leur utilité dans notre société». Ce point de vue Roukiatou Sawadogo née Ouédraogo, tout heureuse de retrouver sa moto volée, traduit certainement celui de bien d’autres Burkinabè.
Le jeudi dernier au QG des Koglwéogo de Nagrin, trois citoyens victimes de vol ont été invités à rentrer en possession de leurs biens. Sur conseils d’amis, Roukiatou Sawadogo, victime de vol de sa moto, sollicite l’aide des Koglwéogo de Nagrin. Ceux-ci mettent en branle leur réseau et leur méthode d’enquête. La moto est retrouvée au bout d’un moment. Comment fonctionne cette machine ? Mahamadi Nabiga Kaboré, chef des Koglwéogo de la commune de Ouagadougou et de Tanghin-Dassouri, s’abstient d’élucider les méthodes d’enquête de ses hommes. «Beaucoup d’autres voleurs et bandits sont dans la nature. Ils ne sera pas bon qu’ils sachent comment nous s’y prenions pour leur mettre le grappin dessus», dira-t-il avec un sourire qui laisse planer une satisfaction faite de mystère. Naturellement, la moto de Roukiatou Sawadogo a subi quelques modifications, question de passer inaperçue. Mais qu’à cela ne tienne, c’est toute heureuse qu’elle a récupéré son bien. «Un véritable soulagement», explique cette femme qui peinait à aller au travail : «Sans les Koglwéogo, je connais beaucoup de personnes qui allaient perdre leur travail, pour avoir été victime de vol de leur moto», affirme-t-elle.
Interrogé en présence des propriétaires et de la presse, les mis en cause reconnaîtront les faits de vol qui leur sont reprochés. Multirécidivistes pour certains, ils sont pour la plupart des anciens pensionnaires de la MACO. L’auteur du vol de la moto de Roukiatou Sawadogo en débardeur sur la photo (que nous appelons T. B.), expliquera que depuis 2 à 3 ans, il a fait du vol son métier. Spécialisé dans le vol par effraction, il expliquera avoir pour principal outil une tenaille et un tournevis. Le reste est une question de guet et de dextérité. Mais le plus important, c’est de savoir à quel moment il faut se lancer à l’assaut de la porte d’un domicile. Activement recherché par les Koglwéogo, T. B. s’est fait cueillir un jour, en allant acheter sa dose de drogue.
Agé de 35 ans, N. J. (au milieu sur la photo) auteur du vol d’un ordinateur portable dans un hôtel de la place reconnaît les faits. «Je ne sais vraiment pas ce qui m’arrive», s’apitoiera-t-il devant l’assistance. Employé de cet établissement hôtelier, N. J. n’a trouvé mieux à faire que de dérober un ordinateur portable. S’il soutient qu’il s’agit là de son unique forfait, le propriétaire de l’ordi, Cheick Mbaye lui, dira que bien d’objets ont étrangement disparu de l’hôtel. Ce qui laisse penser que cet employé qui était au-dessus de tout soupçon n’a peut-être pas vidé son sac. Soulagé, Cheick Mbaye dira que les Koglwéogo «méritent d’être encouragés dans leur travail de lutte contre la délinquance et le banditisme. On peut tout dire sur eux, ils démontrent leur efficacité dans leurs actions».
Idrissa Ouédraogo, propriétaire d’une moto retrouvée peut s’estimer heureux d’avoir échappé à la mort. «Une nuit aux alentours de 23 heures, je suis allé déposer un ami à son domicile. Au retour, j’ai reçu un violant coup de barre qui m’a fait tomber. Ils ont pris la moto pour fuir», raconte l’homme qui aurait pu perdre la vie. «Je suis très content d’avoir retrouvé ma moto, et je voudrais féliciter les Koglwéogo pour leur travail», dira Idrissa Ouédraogo qui souhaite que plus d’égards soient accordés à ses hommes et femmes qui se sont donné pour mission de soulager les souffrances d’honnêtes citoyens, face à l’amplification du banditisme qui met tout le monde en danger.
Laissé pour mort après un lynchage pour vol, P. K. a été récupéré par les Koglwéogo de Nagrin qui se sont fait le devoir de le soigner. A peine la vingtaine entamée, ses faits d’arme font frémir. Plusieurs fois arrêté pour vol, cet habitué de la MACO et des geôles de commissariats aurait volé une arme à feu dans un véhicule, après avoir brisé la vitre.
Idrissa Ouédraogo, Roukiatou Sawadogo, Cheick Mbaye ont récupéré leurs biens. La drogue, elle, sera aux dires de Mahamadi Nabiga Kaboré, remis aux autorités compétentes pour incinération. Les voleurs eux, seront remis à la police pour une suite judicaire.
Hamed JUNIOR
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