La «Bande des 4» condamnée à 15 ans de réclusion en Algérie : A «débouteflikation»,  «débouteflikation» et demi

La «Bande des 4» condamnée à 15 ans de réclusion en Algérie : A «débouteflikation»,  «débouteflikation» et demi

A l’issue d’un procès TGV, 48 heures d’audience à huis clos, le tribunal militaire de Blida a condamné Saïd Bouteflika, frère cadet et conseiller du président tombé, Louisa Hanoune, chef du parti travailliste (PT) et les généraux Mohamed Mediène dit «Toufik» et Athmane Tartag alias Bachir à 15 ans de réclusion. Quant aux fuyards dont le général Nezzar, ils écopent par contumace de 20 ans de prison. Bien que le tribunal n’ait pas suivi le réquisitoire du procureur qui demandait 20 ans, ces 15 ans sont la preuve que la justice a eu la main lourde.

En deux  jours de jugement, Juges et jurés ont plié l’affaire entre 4 murs, puisque rien n’a pratiquement filtré, ni sur les plaidoiries ni sur les preuves à décharges. Seules les réunions jugées attentatoires à la sûreté de l’Etat, réunions tenues au domicile de l’ex-président Liamine Zéroual, courant mars 2019 ont été retenues contre les reprouvés.

Le général Gaïd Salah qui n’avait eu de cesse dans ses discours de promettre de «mettre au frais» la «bande» a donc tenu parole. Promesse faite, promesse tenue, sans qu’on ne sache en quoi ces condamnations font avancer le désir des Algériens de changement radical et d’avènement d’un nouveau paradigme politique.

Difficile pour l’Algérien tartempion de mesurer l’impact d’un tel jugement dans la marche de cette révolution joyeuse qui a emporté, le deus ex machina politique du pays de ces 20 dernières années, Abdelaziz Bouteflika et qui tente depuis lors, «vendredisation» à l’appui, c’est-à-dire, le battage du macadam, de déraciner tout le système Boutef.

C’est peut-être en cela qu’on peut faire une lecture de ce procès-éclair :

Depuis plusieurs années, bien avant que le président Bouteflika ne soit perclus à la station balnéaire de Zéralda par un AVC, l’armée ou plutôt les généraux qui ne sont pas au cœur du pouvoir, mais constituent ce pouvoir, s’étripaient et in fine, Boutef a été obligé de trancher en faveur de Gaïd Salah.

De nombreux galonnés, se sont retrouvés sur la touche ou au cimetière, mais entre Gaïd et Toufik et Nezzar, c’était une inimitié recuite, qui s’est manifestement soldée ce 24 septembre par ces lourdes peines à ceux qui ont osé braver l’autorité de l’actuel chef d’état-major.

Se posant en héraut de cette transition, le général Gaïd prône bien une «débouteflikation» de l’Algérie, c’est-à-dire une Tabula rasa de tout ce qu’a construit le système déchu.

Cette déconstruction de la galaxie Bouteflika ne peut se faire que par un nettoyage des écuries du défunt pouvoir. Mais là où il y a un poker menteur, à Alger,  c’est que le général Gaïd Salah ne saurait se soustraire à cette œuvre de salubrité politique, vu qu’il doit son poste à Bouteflika, il y a 15 ans et a soutenu le 5e mandat de ce dernier, jusqu’à se rendre compte que les Algériens n’en voulaient pas, d’où ce retournement de casaque !

A débouteflikation, bouteflikation et demi ! Les généraux jugés ‘’félons’’, le frère cadet du chef de l’Etat déchu, et la patronne politique ont bien été condamnés, mais les Algériens n’en démordent pas, ce procès n’est pas une excuse absolutoire pour le général Gaïd Salah qui se sait épié, voire un sursitaire.

On saura encore demain vendredi 27 septembre 2019, ce qu’il en sera, si les rues algériennes sont toujours noires de monde exigeant le balayage total, c’est que ce procès aura fait pshuit ! 

Sam Chris

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