Difficile et délicate mission de Service-après-vente (SAV) pour cet habitué de Bamako, car depuis quasiment une année, bien avant le pronunciamiento du 18 août 2020 qui sonna le glas du régime IBK, bien avant cette date, Goodluck Jonathan, l’émissaire de la CEDEAO avait atterri plusieurs fois à Bamako, d’abord pour sauver l’alors locataire du palais de Koulouba, et ensuite pour contraindre les putschistes de remettre le pouvoir à une transition civile.
Enième studieux séjour donc pour la CEDEAO qui doit effectuer un inventaire d’étape des 5 mois de la Transition civilo-militaire, et les esquisses du processus électoral de l’année prochaine.
Classe politique, société civile, et diplomates, membres du comité de suivi des décisions des chefs d’Etat, tous seront reçus par la délégation de l’organisation sous-régionale, afin d’écouter les avis motivés de chaque partie.
Le premier exercice consistera à constater de visu si la transition qui de jure est civile, même si dans le fait, les militaires restent aux manettes, en dépit de la dissolution tacite de la junte, si donc cette transition jour bien son rôle. Il faut dire que concernant le cas malien, la CEDEAO, s’était retrouvée devant une jurisprudence, elle avait bien manœuvré, même si certains chefs d’Etat avaient été trop rigides. Et face aux putschistes, cette CEDEAO avait manié le bâton et la carotte pour parvenir à ses fins.
Assimi Goïta et son quarteron de colonels disséminés à différentes échelles de l’Exécutif et au CNT, laissent-ils le président Ba N’Daw agir ? Que comptent faire les putschistes après la transition ? Ont-ils des ambitions nationales ?
Ce qui fait rentrer de plain-pied dans le double scrutin de 2022 qui se profile à l’horizon. Comment se préparent ces échéances censées faire renouer le Mali avec l’Etat de droit ? Quelle est le genre de collaboration entre le «Monsieur élection» de la Transition, la Délégation générale des élections (DGE) et la CENI ? Quel sera le mode d’emploi de ces élections dont chacun s’accorde à dire qu’elles seront de toutes les attentes donc nimbées de délicatesse ?
Monsieur «Bonne Fortune» de la CEDEAO, devra donc retourner au Nigéria avec un rapport circonstancié sur la vie de la Transition, mais aussi sur l’ossature du vote de 2022, deux évaluations, que devra rapporter Goodluck Jonathan à ses mandants, les chefs d’Etat de la CEDEAO, qui auront un jamborée pour la circonstance le 23 janvier prochain.
Quelle note apposeront ces chefs d’Etat sur la copie ramenée par Goodluck Jonathan ? Que va faire la CEDEAO pour recadrer certaines choses ? Bribes de réponses ce 23 janvier 2021.
Zowenmanogo ZOUNGRANA
COMMENTAIRES