La CEDEAO demande au Mali-Burkina-Niger de revenir dans l’organisation : L’AES saisira-telle cette main tendue ou l’ignorera-t-elle ?

La CEDEAO demande au Mali-Burkina-Niger de revenir dans l’organisation : L’AES saisira-telle cette main tendue ou l’ignorera-t-elle ?

 Autant dans les 3 capitales Bamako-Ouaga et Niamey, le largage des amarres avec la CEDEAO s’est fait de façon simultanée le 28 janvier 2024 autant le quasi-serment de ne pas rétropédaler pour y retourner a été pris par les 3 pays.

On sait que les sanctions dures et pas sages de la CEDEAO contre le Niger ont été le détonateur de la naissance de cette AES, mais il y a aussi cette poussée à la roue de la CEDEAO des 3 transitions militaires à organiser rapidement des élections qui a froissé Goïta-IB et Tiani et pas eux seulement, même une partie des populations de ces pays.

En levant ces sanctions avec «effet immédiat» ce 24 février 2024, la CEDEAO a satisfait aux exigences matricielles en partie de l’AES, et demande en retour que les 3 reviennent dans la maison CEDEAO.

Pour le moment, la réponse cingle unanime, et sans ambages : pas question de repartir ! Et pour infléchir cette position figée de l’AES, la CEDEAO a égrené un long chapelet du manque à gagner et des préjudices que subiront les 70 millions d’âmes de l’espace AES : ils vont du  gel des financements et programmes régionaux, aux pertes d’avantages comparatifs tels que les projets intramuros de la BOAD, de l’Assurance carte brune, des passeports CEDEAO…

Pour la CEDEAO, la conférence des chefs d’Etat a fait preuve de pragmatisme et sagesse, et a suivi les conseils de nombreuses personnalités qui lui ont dit de mettre fin au bras de fer avec les 3 transitions kaki.

Alors, la question nœudale qui taraude le portefaix ou l’intellectuel juché devant une direction administrative est de savoir si oui ou non l’AES va réintégrer la CEDEAO ? Car désormais c’est aux militaires à la tête de ces 3 Etats de dire s’ils maintiennent ce «pas bouger là» ou s’ils vont édulcorer leur position ? Nul ne le sait et même si pour le moment, Goïta-IB et Tiani maintiennent mordicus que c’est une position irréversible, en politique rien n’est gravé dans le marbre pour l’éternité.

Tout est lié aux intérêts du moment à cette géopolitique qui a pris de l’ampleur au Sahel, et surtout c’est à l’aune aussi de l’avenir des 3 transitions qu’on saura la réponse.

Est-ce que la CEDEAO acceptera le timing et toutes les conditions voulues par ces militaires pour les transitions, comme contrepartie d’un retour ? Car le modèle politique, disons ce retour à l’ordre constitutionnel, en un mot les élections ne font pas partie pour le moment du vocabulaire de Goïta-IB et Tiani. En tout cas, pas avant de nettoyer les écuries, notamment le terrorisme, une bonne gouvernance, et des règles claires pour des élections inclusives. Au Mali, c’est en 2024, également au Burkina Faso, c’est en juillet 2024 que devraient s’organiser des élections. Le peut-on dans des pays en proie au terrorisme ? Quand est-ce que tout ceci sera prêt ? C’est la grande question. Mais, tout se négocie, et c’est à présent que le président togolais Faure Gnassingbé devra mettre en exergue ses talents de bon médiateur pour trouver des options acceptables, des médianes, un gentlemen agreement. Ni perdant, ni gagnant, mais que chaque pays, chaque peuple, fasse ce qui les tire vers le progrès et la justice sociale.

La REDACTION

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