La Côte d’Ivoire et le Bénin menacés par AQMI : Quand on frappe le lézard, le margouillat doit se préparer

La Côte d’Ivoire et le Bénin menacés par AQMI : Quand on frappe le lézard, le margouillat doit se préparer

La menace n’est ni nouvelle, ni surprenante, mais la piqûre de rappel du patron du renseignement français n’est pas superfétatoire. Il a le mérite de souligner que cette guerre oblique qui fait rage dans le Sahel, et à laquelle les armées nationales, Barkhane et G5-Sahel font face, cette guerre de l’ombre mue géographiquement et se fixent maintenant comme cibles la Côte d’Ivoire et le Bénin. Une posture qui épouse la doctrine de ces katibas qui veulent transformer la sous-région en Califat.

Ainsi selon Bernard Emié, chef de la DGSE, AQMI est sur le sentier de la guerre en Côte d’Ivoire et au Bénin. Une réunion des caïds de ces organisations terroristes quelque part au Sahel, courant février 2020, montrée par la sécurité extérieure française, est venue étayée cette assertion. A vrai dire que les katibas qui ensanglantent les 3 pays de l’hinterland, Burkina-Mali-Niger, veuillent descendre vers la côte, rien d’étonnant à cela, puisque des escarmouches mortelles et rapts précédents indiquaient déjà que ces terroristes guignent cette partie de la façade atlantique de l’Afrique.

La tuerie de Grand-Bassam le 13 mars 2016, l’attaque de Kafolo, poste frontalier ivoiro-burkinabè, le 10 juin 2020 qui avait fait plusieurs victimes, l’assassinat de 2 Français dans le parc de la Pendjari au Bénin et l’enlèvement d’un prêtre au Togo sont autant d’actes qui prouvent que les terroristes sont aux portes de ces pays du Golf de Guinée, ayant des débouchées maritimes. Cet avertissement qui survient à 2 semaines du sommet de N’djamena, France-pays du G5-Sahel, prévu pour cette mi-février, aura le mérite de camper davantage un sujet aussi ondoyant qu’est ce terrorisme sahélien, mouvant comme le sont les dunes de sables.

Si Barkhane s’était fixé pour objectif depuis la rencontre de Pau, il y a un an, de concentrer toutes ses forces sur la zone des 3 frontières pour combattre l’EGIS d’Al-Sahraoui, l’OPEX française forte de 5100 hommes, n’a pas baissé pour autant la garde face à un Iyad Ag Ghali, qui est désormais la figure de proue du terrorisme sahélien, après l’élimination d’Abdelmalek Droukdel. A N’djamena, on ne peut que se pencher sur ce personnage, d’autant plus selon les fins limiers de la DGSE que l’occident et l’Europe sont aussi dans la ligne de mire des djihadistes.

Si la DGSE tire la sonnette d’alarme, c’est peut-être aussi pour que l’allègement de l’effectif de Barkhane (de 600 soldats) qui est dans les tuyaux soit peut-être reporté ou revu sous un autre format. En attendant la tardive et même hypothétique arrivée de soldats européens, et l’opérationnalisation optimale du G5-Sahel, Takuba devra toujours avoir sa force de frappe, et les Français devraient toujours restés au Sahel, l’arme en bandoulière. Tel est le message subliminal de Bernard Emié. Mais aussi un message assez clair à l’endroit du Bénin de la Côte d’Ivoire et des autres. Avec ces ennemis de l’ombre, on n’est jamais trop bien préparé. Le Burkina, le Mali et le Niger sont régulièrement touchés, que le Bénin, le Côte d’Ivoire, le Togo et le Ghana, soient sur le qui-vive. Un adage africain très prisé d’ailleurs en Côte d’Ivoire par certains jeunes dit que «Quand on frappe le lézard, le margouillat doit se préparer !».

En plus de la Covid-19, il semble que dans les mois à venir, Sahéliens et Français, d’abord et Européens ensuite, doivent harmoniser leurs stratégies. Plus question de croire qu’on est à l’abri barricadé derrière ses frontières, ses herses, ses grilles et ses sécurocrates !

Une digue comme le Mali a sauté, la Libye est devenue, un sanctuaire djihadiste et le Sahel malien grouille de katibas. Seules des forces mutualisées peuvent contenir ceux qui donnent la mort facilement et l’acceptent avec délectation, marchepied selon eux vers le paradis .

Sam Chris

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