La destitution de Donald Trump vue d’Afrique : Combien de temps devront attendre les Africains pour vivre cela ?

La destitution de Donald Trump vue d’Afrique : Combien de temps devront attendre les Africains pour vivre cela ?

Hier mardi 21 janvier 2020, a débuté devant le Sénat américain aux  Etats-Unis le procès en destitution de Donald Trump. Au premier jour de ce procès devenu courant au Pays de l’Oncle Sam, il s’agissait de déterminer les règles de la suite de la procédure.

Ainsi selon cette procédure, la première tâche consistera à adopter une résolution pour encadrer le déroulement de ce procès historique qui, à dix mois de la présidentielle, empoisonne le climat politique. Les cent sénateurs se sont retrouvés au Capitole, siège du Congrès à Washington. Les parlementaires doivent déterminer si Donald Trump est coupable d’abus de pouvoir et d’entrave à la bonne marche du Congrès, comme le décrit l’acte d’accusation adopté en décembre  dernier par la Chambre des représentants. On se rappelle qu’à l’origine de cette procédure d’impeachment engagée à l’encontre de Donald Trump, se trouve le «scandale du coup de téléphone effectué en juillet par ce dernier à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, demandant d’enquêter sur son adversaire démocrate Joe Biden, et son probable challenger à la prochaine présidentielle.  Il n’en fallait pas plus serait-on tenté de dire sur le continent noir. Voici donc, l’homme le plus puissant du monde englué dans un scandale et menacé de destitution. Les Etats-Unis ne sont pas à leur première procédure de destitution d’un président. Avant Donald Trump, la première procédure d’impeachment a été engagée contre Andrew Johnson, en 1868. Elle échoue à une voix près. La deuxième procédure d’impeachment est engagée contre Richard Nixon, en 1974 et le contraint à la démission. La troisième procédure d’impeachment fut engagée contre Bill Clinton en 1998.

Sous le ciel africain, ces images sont similaires à une douce chimère, car sous ces tropiques, il est inimaginable de voir un chef d’Etat africain, balloté et secoué pour avoir enfreint ou causé une entorse à la législation. D’ailleurs, n’a-t-on pas coutume de dire qu’il est le seul maître à bord mais surtout celui qui décide du sort de ses serviteurs (ministres et du peuple). A ce titre, les pouvoirs de celui que l’on surnommait, il y a quelques années,  père fondateur, père de la nation, grand Sachem, despote éclairé…, ne connaissaient aucune limite.

En Afrique où la démocratie se conjugue à l’aune des violations, les institutions sont mises sous coupe réglée et les scandales légion. Le pouvoir législatif chargé de légiférer et contrôler l’action du gouvernement, se mue en caisse de résonnance de l’exécutif où toutes les lois, mêmes celles jugées liberticides et contraires aux fondamentaux de la démocratie passent comme une lettre à la poste. Pendant ce temps, l’appareil judiciaire, garant des libertés et de l’égalité entre les citoyens, se saborde et fait du deux poids deux mesures. Bienvenue au Gondwana, pour paraphraser un célèbre humoriste africain, où les princes du moment, sans sourciller, multiplient les abus, font la pluie et le beau temps en toute quiétude, au grand dam des peuples.

Dans ce contexte, il n’y a généralement «rien en face» en dehors d’une opinion publique atone où quasi-inexistante pour constater les dégâts d’où la montée d’une colère sourde et d’un ressentiment au sein de la société, ferment des révoltes réprimées dans le sang par des sicaires prêts à retourner les armes du peuple contre les enfants du peuple. Et voilà le précipice, qui pointe son nez avec son lot de malheurs.

C’est connu, les racines de la démocratie à l’Occidentale a du mal à germer en Afrique, mais les manquements récurrents enregistrés depuis les années 90, marquant le début des processus de démocratisation sur ce continent, font croire que le berceau de l’humanité rame à contre-courant du reste du monde engagé depuis belle lurette dans une gestion vertueuse de la chose publique. Et on pourrait se poser la question suivante : combien de temps, les Africains devront attendre pour vivre cette scène ?

Davy Richard SEKONE

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