La lombalgie ou arthrose du dos : Une maladie qui impacte sur la fonction de reproduction

La lombalgie ou arthrose du dos : Une maladie qui impacte sur la fonction de reproduction

Avec des complications qui vont de simple douleur sur le trajet des nerfs comme la sciatique à de graves complications comme la paralysie des membres inférieurs ou une incontinence des urines, des selles ou un déficit de virilité, l’impact de la lombalgie sur la vie des patients peut être professionnel avec une difficulté d’exécution des tâches courantes. Assistant hospitalier-universitaire, en poste au service de rhumatologie du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B), Dr Fulgence Kaboré nous parle ici de cette maladie qui a des répercussions sur la fonction de reproduction.

 

C’est quoi la lombalgie et comment se manifeste-t- elle ?

La lombalgie est une douleur de la partie basse du dos. La partie située entre les dernières côtes et le bassin. Elle est souvent appelée douleur des ‘’reins’’ par certains patients. Elle peut être médiane ou latéralisée à droite ou à gauche. Elle peut aussi être isolée ou s’accompagner d’irradiations aux membres inférieurs suivant le trajet d’un ou de plusieurs nerfs. On parle alors de lomboradiculalgie.

Quels sont les différents types de lombalgies ?

Selon la cause, on distingue deux grands groupes:

Les lombalgies symptomatiques qui sont l’expression d’une maladie acquise telle qu’une infection, un rhumatisme inflammatoire, une tumeur ou une lésion traumatique ;  

Les lombalgies communes sont celles qui ne sont liées à aucune des causes citées. 

Selon la manifestation on distingue aussi deux groupes :

la lombalgie inflammatoire qui est une douleur permanente, de jour comme de nuit, au repos comme à l’activité. C’est le cas dans la plus part des lombalgies symptomatiques ;

la lombalgie mécanique est une douleur lombaire qui survient au cours de l’effort physique et disparait au repos. C’est le cas des lombalgies communes.

Quels sont les facteurs responsables ?

Ils varient selon le type de lombalgie.

Les lombalgies d’origine infectieuse sont le fait du germe de la tuberculose dans la majorité des cas chez nous. Les germes responsables d’infections courantes sont aussi rencontrés. A la suite d’infection pulmonaire, digestive, urinaire, cutanée ou autres, ces germes vont atteindre la colonne vertébrale par la circulation sanguine. Rarement, ils y parviennent par inoculation directe à la suite de lésion ouverte jusqu’à l’os ou à la suite de gestes thérapeutiques comme les infiltrations ou les interventions chirurgicales.

Les lombalgies d’origine rhumatismale sont secondaires à des dysfonctionnements du système immunitaire responsable d’inflammation auto entretenue pouvant aboutir à des modifications structurelles au niveau du dos. La pathologie la plus fréquente dans cette catégorie est la spondylarthrite ankylosante, qui évolue vers une raideur complète et définitive de la colonne vertébrale.

Pour les lombalgies d’origine tumorale, il peut s’agir de tumeur bénigne ou maline. Ça peut être  une tumeur primitive (la plus fréquente étant le myélome multiple des os) ou tumeur métastatique à partir d’organes à distance (c’est l’exemple du cancer de la prostate qui métastase fréquemment sur la colonne vertébrale ou le cancer du poumon, du rein ou de la thyroïde).

Les lombalgies d’origine traumatique sont dues à des lésions traumatiques vertébrales, discales, ligamentaires ou musculaires.      

Les lombalgies communes sont dans la majorité des cas, la conséquence de la dégradation physiologique d’un ou de plusieurs constituants du dos que sont les vertèbres (ce sont les pièces osseuses qui se superposent depuis la nuque jusqu’au bassin), les disques intervertébraux (ce sont des structures cartilagineuses, souples qui séparent les vertèbres entre elles et dont la souplesse, la taille, et la résistance aux contraintes physiques diminuent progressivement avec l’âge), les ligaments et tendons (ce sont des moyens d’union entre les vertèbres) et des muscles qui entourent la colonne vertébrale (dont la fermeté et la puissance diminuent progressivement avec l’âge).

Dans certains cas, elles sont la conséquence de malformations de la colonne vertébrale. Ces malformations pouvant être congénitales ou acquises.

En tous les cas, la surcharge mécanique liée à l’obésité est un facteur d’entretien et d’aggravation de la lombalgie.

Notons que la lombalgie n’est toujours liée à colonne vertébrale. Il s’agit souvent de douleurs projetées qui sont d’origine urogénitale, digestive ou vasculaire notamment l’aorte abdominale.

Est- ce vrai que la grossesse favorise le mal de dos ?

Oui. Quelle que soit la cause ou le type de manifestation, le mal de dos peut s’intensifier au fil de l’évolution de la grossesse. Le poids de la grossesse d’une part et le ramollissement ligamentaire et musculaire du fait de certaines hormones de grossesse comme la relaxine d’autre part, peuvent être des facteurs déclenchant ou aggravant.   Il existe pour cela des ceintures de soutien adaptées en fonction de l’âge de la grossesse.  

Quelles peuvent être les complications de l’arthrose lombaire ?

Au cours de l’arthrose comme toutes les autres causes de lombalgie, les complications les plus fréquentes sont neurologiques. Elles vont de simple douleur sur le trajet des nerfs comme la sciatique à de graves complications telles que la paralysie des membres inférieurs ou une incontinence des urines, des selles ou un déficit de virilité.

Quel est l’impact de ce mal sur la vie des patients ?

L’impact peut être professionnel avec une difficulté d’exécution des tâches courantes. 

Il peut s’avérer aussi psychologique et social. L’incompréhension, la chronicité et la limitation fonctionnelle qui accompagnent souvent les douleurs lombaires entrainent un retentissement psychologique et social important.

Peut-on la prévenir ?

La prévention est possible et est fonction de la cause.

Pour les lombalgies communes, la bonne gestion du poids (bon rapport entre le poids et la taille et un tour d’abdomen raisonnable) et le maintien de la force musculaire par une activité sportive adaptée permettent d’en retarder le plus longtemps sa survenue.

La prévention des lombalgies symptomatiques repose sur la prévention des infections et des lésions traumatiques. Les tumeurs et les rhumatismes inflammatoires ne sont pas toujours accessibles à la prévention primaire.

Du reste, le respect de mesures comportementales dites ’’hygiène’’ du dos permet de réduire la fréquence et la durée des épisodes mais aussi l’intensité de la douleur lombaire.

Quel sport permet de lutter contre la lombalgie ?

Le sport doit être adapté à chaque situation. Dans la plus part des cas, la natation permet un renforcement musculaire bénéfique sans trop stresser les structures articulaires. La marche est aussi très intéressante quand le dos fait mal.

Quelle position adoptée pour dormir quand on a cette maladie ?

La position idéale est celle qui n’exagère ni ne tente d’effacer les courbures physiologiques de la colonne vertébrale. Sur un plan ferme et harmonieux, dormir sur le dos sans oreiller ou sur le côté avec un petit oreiller, permet de respecter cette posture de repos du dos.

Qu’en est-il du traitement ?

Le traitement est d’abord celui de la douleur à travers des antidouleurs allant du paracétamol à la morphine en passant par les anti-inflammatoires en fonction de son intensité. Les mesures posturales et le port de ceinture lombaire dans certains cas participent au soulagement de la douleur.

Ensuite, celui de la cause selon qu’elle soit infectieuse, traumatique ou tumorale .

Interview réalisée par Boureima SAWADOGO

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