La main tendue du général Al Burhan au général Hemedti : La paix des braves s’esquisse au Soudan

La main tendue du général Al Burhan au général Hemedti : La paix des braves s’esquisse au Soudan

Le communiqué du chef des armées soudanaises et président du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah al-Burhan, pourrait constituer un événement marquant pour le Soudan, plongé dans une guerre fratricide depuis mi-avril 2023.

Après des semaines d’errements, marquées par de nombreuses tentatives infructueuses des Nations unies et des médiations d’Etats et d’organisations régionales afin de résoudre cette crise et surtout après que les FAS se soient rendues compte qu’elles ne vaincront pas par les armes les FSR, l’espoir d’une relance du processus d’une sortie de crise semble encore surgir avec ce communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères qui en donne les contours. Le camp du général Al-Burhan exige, en effet, «l’évacuation par les miliciens des domiciles de milliers de citoyens utilisés comme bases militaires, de villes et villages» et dénonce «la déclaration d’Addis-Abeba signée la semaine dernière par Hemedti et la coalition des forces civiles Taqadum» tout en jalousant la réussite de la tournée diplomatique de son rival dans des pays voisins. Le Conseil de souveraineté dit préférer la «déclaration de Djeddah signée le 11 mai 2023» à celle donc d’Addis Abeba, porteuse, estime-t-il, des germes de la partition du Soudan.

Maintenant, tous les regards sont tournés vers le chef de la puissante milice des Forces de soutien rapide (FSR). Comment va-t-il accueillir ces préalables posés par son frère ennemi avec qui il partage le pouvoir depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021 ? Prendra-t-il ces conditions comme un acte de mauvaise foi ou une perche pour aller vers la paix des braves ? Autant de questions qui méritent d’être posées si ce n’est que le général Hemedti, auréolé de sa tournée diplomatique, ne voudrait pas s’engager dans un dialogue dans une certaine apparence de faiblesse. En attendant la réaction des FSR tant attendue, aux yeux des observateurs optimistes, le communiqué des autorités officielles du Soudan peut être considéré comme celui de l’espoir. Tout dialogue ayant pour objectif de trouver un consensus politique sur les questions politiques, sociales et économiques qui fâchent, il est à espérer que le général Hemedti se mette dans la dynamique d’enterrer la hache de guerre en faisant savoir également ses prérequis qui devront plutôt permettre aux médiateurs de mieux aplanir les désaccords. C’est aussi l’occasion d’envisager le principe du dialogue direct comme méthode officielle pour la relance du processus de paix. Comme on dit, toute guerre finit toujours autour d’une table de négociation et plus vite c’est fait, mieux c’est. Alors, cette main tendue de Burhan rencontrera-t-elle le vide ou une autre main, en l’occurrence celle de Hemedti ? l

La Redaction

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