La Perpet. pour Guillaume Soro en Côte d’Ivoire : Un fabuleux destin en pointillé, la réconciliation avec

La Perpet. pour Guillaume Soro en Côte d’Ivoire : Un fabuleux destin en pointillé, la réconciliation avec

Pas question que Guillaume Soro revienne en Côte d’Ivoire, ou s’il le fait, c’est pour prendre la direction de la MACA ! Tel est le message pas du tout subliminal envoyé hier 23 juin 2021 par le délibéré du Tribunal criminel d’Abidjan qui a condamné l’ex-président de l’Assemblée nationale, à la prison à vie, tandis que plusieurs de ses compagnons écopent de 20 ans, notamment son avocate Affou, son ex-directeur de protocole, Soul to Soul. Ses 2 frères et le député Alain Lobognon condamnés à 17 mois sont libres, puisqu’ils ont été emprisonnés, il y a 18 mois.

Avec ce verdict, c’est l’épilogue d’un combat (momentané, tout étant possible en politique) pour un homme dont le destin était tracé, et dont les oracles, analystes politiques et autres ivoirologues prédisaient le grand tabouret. Car quand un homme occupe la primature et le parlement alors qu’il est quadragénaire et a le parcours d’un Soro qui fut tour à tour avant cela, patron de la FESCI, chef des rebelles qui ont fomenté le coup d’Etat raté du 19 septembre 2002 contre Gbagbo, quand on se prévaut d’un tel pédigrée, à quoi peut-on penser en se rasant chaque matin ? Au tabouret suprême. Soro n’en fait pas exception. Quoiqu’avec le recul, sa démarche du tout ou rien lui aura coûté bonbon, en l’occurrence un avenir politique qui s’assombrit chaque jour. En refusant d’adhérer au RHDP, en démissionnant avec fracas le 8 février 2020, Soro avait déjà commencé à se faire hara-kiri politique.

N’aurait-il pas gagné à intégrer ce parti unifié le RHDP cher à Ouattara, quitte à se faire tout petit dedans et à attendre de voir venir ? Avait-il besoin de faire cette bravade à Ouattara ? Soit, l’intéressé rétorque qu’en y restant, il signait son arrêt de mort. Mais n’était-ce pas un risque calculé à prendre lui qui a échappé plusieurs fois à la grande faucheuse ?

Soit, mais pourquoi ne pas être descendu avec son avion ce 23 décembre à Abidjan, quitte à être arrêté, la prison faisant partie du parcours politique au lieu de dérouter l’avion sur Accra ? Soro a-t-il été trop pressé, ou y avait-il le deal entre lui et Ouattara, qui devait lui céder le fauteuil présidentiel ? Et même avec cette promesse, lui Soro devrait savoir, que les promesses en politique s’envolent vers le bleu ciel éthéré.

Si on ajoute les «pics et autres révélations» de Soro sur les dédalles de la rebellion, dont Ouattara selon l’actuel proscrit serait le bénéficiaire, il y a de quoi remonter le président ivoirien. C’est un fabuleux destin national, qu’on disait inéluctable qui s’éloigne, car les cartes bougent trop en Eburnie pour que Soro puisse en détenir les tenants et aboutissants.

Et alors que Laurent Gbagbo est bien rentré ce 17 juin et qu’on concocte la formule pour l’absoudre de ses 20 ans à lui aussi écopé, Soro lui en prend plein pour la vie ! Et  ce retour de Gbagbo n’est même pas en soi bon signe pour Soro, car malgré les mots accommodants, les gestes amicaux, Gbagbo ne peut jamais oublier, son tête-à-tête cette nuit-là avant le jour fatidique du 11 avril 2011, au cours de laquelle, Soro a choisi le camp Ouattara, et s’est ligué à ce dernier pour l’envoyer à la CPI où il a passé 10 années ! Soro a marqué Gbagbo au fer rouge, et en a fait un ennemi, et quel ennemi ! Les intimes de Gbagbo savent bien qu’il a souvent les dents dehors mais il ne rit pas et il faut avoir peur d’un rire jaune de Gbagbo même à 76 ans !

Mais en condamnant Soro à la perpétuité et au moment où s’échafaudent les esquisses de la réconciliation nationale, le pouvoir ivoirien, ne veut-il pas une chose et son contraire ?

Le paria Soro a beau se promener de capitale en capitale européenne, errant à la recherche d’aspérités politiques et même si des camarades et certains Com’zones l’ont abandonné, les longues traversées du désert étant intenables, malgré tous ces handicaps, Soro compte toujours des partisans, que même la dissolution de Générations et Peuples solidaires (GPS) n’y changent rien. En plus n’est-ce pas un coup de canif dans l’édifice de la réconciliation en construction, qui est sur toutes les lèvres ? Alors une justice aux ordres pour crucifier définitivement un coriace adversaire ?

Soro et Ouattara se connaissent trop bien pour ne pas se haïr, et le premier veut le pouvoir du second. Rares sont ceux qui peuvent entrer rentre les deux. Même si pour le moment, Ouattara demeure le seul maître, alors que Soro se cherche et cherche à rentrer et à conquérir le pouvoir. La moralité de cette lutte à mort Ouattara-Soro tient du Prince de Machiavel. «Quand tu es cause que quelqu’un soit roi …».

La REDACTION

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