La Transition ramenée à 24 mois en Guinée : La CEDEAO «avalera»-t-elle les 13 mois passés ?

La Transition ramenée à 24 mois en Guinée : La CEDEAO «avalera»-t-elle les 13 mois passés ?

Touché peut-être par la raison, le colonel Mamadi Doumbouya l’est en acceptant que la Transition soit maintenant de 24 mois, tel est le consensus auquel il est parvenu avec une mission de la CEDEAO, laquelle a produit un rapport pour consigner le modus vivendi. Une acceptation qui vient sur le tard, ou plutôt qui a savamment été préparée, puisque c’est après 13 mois de tergiversations, de funambulisme voire de refus que le nouveau timing a été adopté de concert avec les envoyés spéciaux de la CEDEAO, et ce, après plusieurs réunions durant une semaine au palais Mohamed V. Ce 22 octobre donc le président la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya a pris acte de ce chronogramme et demandé que le compte à rebours se fasse à partir du 1er janvier 2023.

Une simple arithmétique faite et on se rend compte que 13 + 24 = 37 mois, exactement le temps que le CNRD n’a eu de cesse de réclamer depuis son coup d’Etat de septembre 2021.

In fine, la junte guinéenne a obtenu à l’usure ce qu’elle n’a pas eu en négociant sous réserve que le rapport que fera le médiateur officiel de la CEDEAO, Boni Yayi recueille l’assentiment des chefs d’Etat lors du sommet de décembre.

En effet, les 13 mois de bonus ne passent déjà pas en Guinée où une véritable bronca se fait entendre sous forme d’écrits et de manifs. Le FNDC dissout n’est par principe pas d’accord. Les partis politiques ostracisés et dont les leaders sont en exil regardent cette transition avec appréhension, car pour eux, le décompte doit se faire à partir du putsch, pas 13 mois après. A juste raison. Car si par des méthodes dolosives le CNRD parvenait à obtenir ce bonus de 13 mois, il n’est pas sûr que les 24 mois impartis suffiront à réaliser le programme dont a besoin la Guinée pour sortir de l’ornière : cohésion nationale dans un pays divisé par les clivages politiques et ethniques, problématique des crimes impunis, réconciliation nationale, et surtout élections inclusives, libres et transparentes.

Pas certain qu’après cette perte de temps (13 mois) qui aurait dû servir par exemple à faire de véritables Assises nationales, arrêter les règles du processus de l’avènement d’un Etat de droit, pas donc sûr que les 24 mois restants, suffisent si la CEDEAO les «avale».

La Guinée se retrouve donc dans un imbroglio politique, car même si la CEDEAO «avalait ces 37 mois», les 24 mois restants ne suffiront pas, tant il y a des réticences, de la mauvaise foi et de la méfiance. Et pire, si on doit soustraire les 13 mois des 24, on se retrouve à 11 mois, décidément la solution guinéenne est encore à rechercher.

 

La REDCATION

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