L’Afrique en 2022 : Mali, Burkina, RD Congo, Soudan … des pays à surveiller de près

L’Afrique en 2022 : Mali, Burkina, RD Congo, Soudan … des pays à surveiller de près

Alors que 2022 pousse ses premiers vagissements, l’Afrique bouge malgré la pandémie du Covid-19 politiquement et sécuritairement et à ce titre au-delà des brûlots qui se sont banalisés comme en Somalie, ou en RCA où la kyrielle de rebelles se disputent ce proto-Etat, ou encore en RD Congo, où à 1 an de la présidentielle, Félix Tshisekedi fourbit ses armes pour pouvoir rempiler, ce que lui disputeront peut-être Martin Fayulu, qui n’a pas digéré ce qui s’est passé en 2019, ou encore Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ce qui pourrait faire toussoter ce pays-continent, vu que les dévolutions du pouvoir en RD Congo, s’y sont toujours passées de façon violente, coup d’Etat ou rebellions.

Evidemment, il y a le Sénégal qui votera ce 23 janvier pour des locales, à envergure nationale, puisque c’est une jauge pour 2024, mais aussi, pour selon les opposants, un pare-feu contre les velléités de 3e mandat qu’on prête à Macky Sall.
Au-delà donc de tous ces pays où le prurit de la violence pourrait se manifester sous forme de crises sociales ou post-électorales, il est des pays à surveiller de près car portant en eux quelques germes crisogènes avec une masse critique :
– Naturellement, il y a le Mali, sous Transition, avec 3 coups d’Etat (lire page 5) le dernier en date étant le chronogramme remis ce week-end par le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop au président en exercice de la CEDEAO Nana-Akufo Addo.
5 ans pas moins, de pouvoir intérimaire que réclament les putschistes de Kati pour mener le train de la Transition à bon port. Un quinquennat donc plus les 18 mois déjà écoulés, Goïta s’octroie allègrement un septennat qui ne dit pas son nom. Il faut avoir peur, en attendant la réaction de la CEDEAO lors du sommet extraordinaire de ce 9 janvier consacré au Mali, il faut craindre que cette confiscation du pouvoir par la soldatesque, sur laquelle, les Maliens se montrent bienveillants, nimbés de patriotisme, ne conduise à un réveil brutal.
5 ans donc pour en finir avec la partition de fait du Mali ! 5 ans pour instaurer une gouvernance au-dessus de toute critique ! 5 ans pour organiser des élections locales, législatives et une présidentielle.
Mais 5 ans surtout pour sécuriser un Mali qui marine dans le terrorisme. On ne sait pas ce que Wagner va apporter, en attendant de voir sur le terrain, mais tous les exemples ont montré que les militaires qui arrivent au pouvoir par le bout du fusil, et s’y installent pour longtemps, tirent toujours le pays vers le bas, à défaut de le conduire vers le chaos.
Dans ce best of des pays à observer à la loupe figure également le Burkina, voisin du Mali, lui aussi pris dans la tourmente insécuritaire, et des problèmes de gouvernance. Depuis 2015, près de 2 000 victimes du terrorisme militaires, civils et VDP, et des pans du territoire occupés le dernier en date étant des villages de Titao, où lui faisait face un emblématique VDP, Ladji Yoro, héraut de la résilience, qui est tombé il y a quelques jours, lors d’un combat épique. La situation au Burkina est à suivre au cours de 2022.
Le Soudan fait partie de notre short list subjective mais avec cette montée d’adrénaline en ce début d’année 2022, avec le regain des manifs anti-putsch et la multiplication de la répression (2 morts par balles, blocage de ponts, tirs de gaz lacrymogènes, coupures d’Internet) le Soudan de Al-Burhan tangue. Mais avec la démission hier du premier ministre, Abdellah Hamdok, le pire est sûr. Les Soudanais se sentent floués de leur révolution, et ne veulent plus de cette Transition dévoyée.
Enfin, on peut ajouter subsidiairement la Guinée, la Côte d’Ivoire bien que rien n’indique un quelconque indice, mais dans cette Afrique de l’Ouest, tout semble tellement volatile, que l’on est enclin à regarder de toute part.

La REDACTION

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