C’est ce qu’on appelle la diplomatie souterraine, elle évolue avec celle officielle, faite de discours de flonflons, mais à la seule différence qu’elle est souvent menée par des hommes ou des personnalités morales (Sant’Egédio par exemple) en back office, hors caméras, hors micros, dans la pénombre.
Le Français Jean-Yves Ollivier est de cette race de diplomates officieux, avec évidemment des connexions avec des grands décideurs de ce monde. Avec sa Fondation de Brazzaville, portée sur les fonts baptismaux en 2015, il compte avec 6 chefs d’Etat mener une médiation dans le conflit meurtrier Russie-Ukraine, pas moins ! On le susurrait mais finalement c’est ce 16 mai que l’affaire a été éventée, évidemment à dessein car tout semble prêt, pour que les chefs d’Etat zambien, sénégalais, congolais (Brazza), égyptien, sud-africain et ougandais se rendent fin juin à Kiev, puis à Moscou, pour faire cesser le bruit des chars, canons et autres vrombissements des avions. La palabre africaine veut éteindre le grand brûlot russo-ukrainien ! Chiche !
Comment la Fondation de Brazzaville compte s’y prendre ? Aucun chef d’Etat membre de cette cavalerie de la paix n’ose se prononcer, car moins on en sait sur le mode opératoire, plus une telle opération a des chances d’aboutir.
Mais si Jean-Yves Olivier a osé mettre sur la table ce pari fou de faire fumer la pipe de la paix à Poutine et Zelensky, c’est que pour l’homme de l’ombre qu’il est, il a de solides atomes et ce, depuis des lustres avec des réseaux fortement imbriqués dans la diplomatie officielle. Crésus français, il est un habitué du défunt président jacques Chirac, qui était son pygmalion (mentor), il a côtoyé également le thaumaturge de la Nation arc-en-ciel, Nelson Mandela, et a même participé dans l’ombre à l’abolition du système ségrégationniste. Il a roulé sa bosse en RDC, au Soudan, aux Comores, et dans tous ces gros problèmes, Jean-Yves Ollivier, a manœuvré dans le silence des couloirs pour apporter une partie des solutions. En Afrique, les présidents Sassou N’Guesso, José Dos Santos, Houphouët-Boigny figurent parmi ses relations. Businessman, la politique est finalement devenue son violon d’Ingres, et il s’en sert pour les bonnes causes à travers sa Fondation de Brazzaville. Il n’est pas à une transformation de l’essai près, car déjà en 2020, il avait regroupé 7 chefs d’Etat à Lomé autour de la problématique de la lutte contre les faux médicaments, sève nourricière du terrorisme selon lui.
C’est donc nanti de ce pédigrée diplomatique et de cette longue expertise, qu’il s’attaque au brûlot russo-ukrainien. Et si le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a défloré l’affaire au nom de ces collègues mandatés par Jean-Yves Ollivier, c’est que la chose a été mâchée. A preuve, Vladimir Poutine et Volodymir Zelensky ont donné leur feu vert pour ce rêve conçu par Jean-Yves Ollivier que devront colorier Hakainde Hichilema de Zambie, Macky Sall du Sénégal, Al-Sissi d’Egypte, Denis Sassou N’Guesso du Congo, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud et Yoweri Museveni d’Ouganda.
Un rêve qui frôle la folie, car dans ce dossier à haute intensité géopolitique, nombreux sont ceux qui se sont cassé les dents, ou qui ont obtenu des résultats mitigés. Même la Grande Chine alliée de la Russie qui avait son plan, n’a pas pu faire cesser la guerre, en amadouant Poutine. C’est dire d’ailleurs que cette diplomatie désormais officielle, cornaquée par un vieux briscard rompu aux arcanes diplomatiques, loin des lumières, cette diplomatie-là est risquée et pour les 6 missi-dominici et pour la Fondation de Brazzaville !
De quoi je me mêle, éructera-t-on dans certains palais occidentaux avec des rires jaunes, et des promesses d’eau de boudin pour cette tentative de ces Africains qui osent venir aux portes de l’Europe pour éteindre une guerre alors que des conflits, il en pleut sur le continent ! Mais grand avantage de leur action, c’est que si Jean-Yves Ollivier a mis sa Fondation dans cette aventure, c’est qu’il a balisé le terrain et a même outre l’accord des présidents russe et ukrainien, ceux aussi d’autres grands dirigeants de ce monde.
N’oublions pas que le secret de la réussite de cette Fondation de Brazzaville, c’est sa discrétion, et c’est sans tambours ni trompette qu’il a rondement mené ses précédents coups. «6 Africains pour la paix Russie-Ukraine», voilà déjà un titre pour les livres d’histoire et pourquoi pas celui d’une fresque cinématographique à titre documentaire… à projeter exceptionnellement sur la Croisette à la prochaine Cannes. Ne rêvons pas trop déjà !
La REDACTION
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