Simone Gbagbo sort du bois de Mossoo et guigne la présidence de 2025 avec son Générations mouvement capable (GMC). Né en septembre dernier le congrès de ce week-end qui vient de lancer officiellement les joutes politiques auxquelles devra s’adonner le nouveau parti, marquant en même temps le retour de Simone Gbagbo dans l’arène, sans son époux et cofondateur du FPI, qui, lui aussi a enfanté une nouvelle formation politique le PPA-CI, ce retour est un évènement politique en Côte d’Ivoire.
Oubliées les larmes versées le 26 octobre 2000 à la prestation de serment de son mari après un scrutin «calamiteux», oubliés la Simone et Laurent bunkérisés il y a 11 ans dans leur abri, et invoquant les anges pour venir en finir avec les adversaires qui les encerclaient, enfouie cette image de l’ex-couple présidentiel débraillé à l’hôtel du Golf, c’était le 11 avril 2011, il y a une éternité.
Présente sans doute, le fait de toujours partager Laurent avec Nandy Bamba, sa coépouse, le divorce n’ayant pas encore été prononcé, mais palpable est surtout la césure politique entre Simone et Laurent. Car entre les 2 ce n’est pas que l’histoire d’un mariage entre 2 amoureux, mais c’est la liaison entre 2 militants qui débute sur les bancs de l’université, il y a 40 ans puis dans le domaine syndical. Et si la native de ce village mitoyen à grand-Bassam a ce bagout politique, elle le doit aussi à un maître qui l’a recrutée, le prof. Bernard Zadi Zahourou. Camarades, amants puis époux Laurent et Simone sont les piliers du FPI avec en 1980, la création clandestine de l’«Organisation » qui est le père du parti frontiste.
Prisons, exils, pressions n’y feront rien, les 2 tiendront le coup et c’est pourquoi au retour de Laurent de la CPI et surtout à la création du PPA-CI, il fera tout possible pour la ramener, las, comme toute femme Abouré, et avec ce parcours, Simone ne se refait pas. Elle est ainsi moulée.
La voici à la tête du GMC ! Elle a toujours des partisans, elle compte beaucoup de sympathisants qui louent le courage, la pugnacité de cette femme, qui connut la posture christique, le pouvoir, une longue traversée du désert, et qui tente de rebondir, en 2022, à deux ans et demi de la présidentielle.
Son cheminement, la question genre et la recomposition du paysage politique offrent-ils des chances à Simone et son GMC de grappiller des postes aux municipales et surtout de faire mouche à la présidentielle, ou d’être faiseur de roi ?
Dans son discours à cette réunion statutaire du gmc, elle a campé les aspirations de son nouveau-né : «combattre pour accéder au pouvoir». Quitte à affronter son alter égo d’encore époux ? Oui, si le parti la désigne ou tout autre comme challenger de Laurent. Lâchera-t-elle en réponse à une question y relative. Un Laurent qui n’a pas daigné répondre à l’invitation du GMC en envoyant un représentant du PPA-CI à ce raout politique.
Simone a aussi flétrit l’establishement qui, depuis des années, pratique le népotisme, la gabegie, … oublieuse qu’elle-même en fut partie pendant un certain temps.
On le voit, plus 2025 s’approche, plus le remue-ménage politique se fera plus tonitruant en Côte d’Ivoire ! Ce pays est-il prêt à élire une femme à sa tête, ce qui sera extraordinaire et inédit en Afrique de l’Ouest après la Libérienne Sirleaf ?
Le PPA-CI et le GMC, peuvent-ils faire alliance même si le divorce civil est prononcé d’ici-là ? On retrouve la Simone égale à elle-même à 73 ans, toujours croyante en son étoile, en l’espèce, en un destin national, la bigote-politique a toujours la foi en bandoulière croyant qu’elle est une élue telle que déclinée dans son ouvrage écrit en 2007 Paroles d’honneur, La Première Dame de Côte d’Ivoire parle .
La REDACTION
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