Rompues au son de trompe, et de méga-meeting dans les capitales des 3 pays de l’AES, les relations de l’après d’avec la CEDEAO sont désormais à l’ordre du jour.
En tout cas, comme il y a 6 mois, lors du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, l’institution sous-régionale, demeure bienveillante envers «la Troïka démissionnaire» ! Ainsi en est-il des avantages liés à la libre circulation des biens et des personnes, aux documents de voyage (passeport et carte d’identité) reconnus par la CEDEAO, droits d’établissement pour les ressortissants de l’AES, exemption de droits de douane, et surtout toujours cette porte qui reste entreouverte, les 6 prochains mois, c’est-à-dire jusqu’en août 2025, au cas où le Mali-Burkina-Niger décidait de revenir dans la CEDEAO.
Avec l’UEMOA dans laquelle l’AES y est toujours, les problèmes économiques et financiers demeurent minorés, notamment celles du CFA. Restent néanmoins les questions des personnels de ces 3 pays qui travaillaient à la CEDEAO. Que vont-ils devenir ? Il se dit que certains y resteront, recrutés en tant qu’individus privés, et encore il y a les programmes financés par la CEDEAO (agriculture, élevage…), bref, comme un divorce entre 2 conjoints, l’après rupture est parsemé de réglages qu’on fait au fil du temps, à fortiori entre 3 Etats et une institution sous-régionale.
L’après divorce AES/CEDEAO, mode d’emploi : maintenant que la rupture est consommée, on peut sereinement, organiser les choses, gérer les problèmes avec discernement et réalisme, sans esprit punitif, ni revanchard, et sans arrière-pensées ! Exit le désir de tirer les bretelles aux militaires qui ont pris le pouvoir par les armes dans ces 3 pays, afin que cela ne fasse pas tache d’huile. La CEDEAO semble d’ailleurs être disposée de nos jours à ne plus «diaboliser» Assimi Goïta-Ibrahim Traoré-Abdourhamane Tiani. Mieux, pour les intérêts de leurs pays, certains membres de la CEDEAO, sont en bons termes avec l’AES pour ne pas dire plus.
Et comme on a eu de cesse de répéter, les faucons de la CEDEAO, à défaut de se transformer en colombes, font le dos rond ou encaissent en tapinois. Le communiqué de la CEDEAO d’hier, d’où n’émarge aucun propos comminatoire, ni de menaces, mais rien que des choses apaisantes le laisse croire !
C’est désormais une CEDEAO, amputée de 3 de ses membres qui devra coexister avec l’AES. De même, s’il est vrai que le Mali-Burkina-Niger ont remporté ce bras de fer avec la CEDEAO, sans trop de triomphalisme, et surfant sur la vague de soutiens populaires (et même de certains chefs d’Etat de la CEDEAO), l’AES devrait négocier, planifier et réaliser l’après-divorce avec douceur et réussite pour les 70 millions d’âmes de sa zone. Le temps de la confrontation devra être révolu, place à cette nouvelle configuration qui doit être focus sur le quotidien des populations.
Les négociateurs des 2 côtés devront ne pas perdre de vue leurs responsabilités devant l’Histoire, et se dire que ce sera à l’aune de ce que chaque entité deviendra dans les prochaines années qu’on jugera, de ce «Brexit» sous les fleuves Djoliba-Kadiogo-Niger : une sous-région qui doit aller de l’avant sans trop s’agripper à certaines considérations futiles.
La REDACTION
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