Laurent Gbagbo acquitté par la CPI : Toute la cartographie politique  ivoirienne sera «gnagami»

Laurent Gbagbo acquitté par la CPI : Toute la cartographie politique  ivoirienne sera «gnagami»

Pénitentiaire inrichting Haaglanden sis au 32 pompstation weg à La Haye : Laurent Gbagbo sort aujourd’hui 16 janvier 2019 en principe, sous réserve de la décision de l’interjection en appel.

Preuves légères bâties soit sur des coupures de journaux, soit sur des vidéos, témoignages de 82 personnes, des repentis qui n’en menaient pas large. Bref, impossiblilité de montrer un plan concerté de Gbagbo pour éliminer Ouattara ni sa responsabilité sur les 3000 victimes de l’interminable cahotement post-électoral. A vrai dire, depuis le transfèrement de Laurent Gabgbo à La Haye en novembre 2011, chacun restait circonspect  sur une condamnation de ce dernier, à moins d’un déni de justice, car chacun savait que c’est la justice-spectacle qui avait été privilégiés par le procureur Ocampo, en lieu et place de la justice basée sur des indices concordants.

Si on ajoute que ce séjour de Gbagbo participait d’une sorte de justice des vainqueurs, cet acquittement est l’aboutissement auquel on pouvait légitiment s’attendre. D’où la joie du côté des Gbagboistes et la demi-surprise chez certains Diafoirus du droit pénal. C’est une faille   béante que la défense a exploité en demandant l’acquittement de l’ex-n°1 ivoirien depuis octobre dernier.

Le juge président Cuno Tarfusser en lâchant les mots : «la chambre fait droits aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé concernant l’ensemble des charges et ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés», libère une partie de la Côte d’Ivoire, mais signe un aveu de la fragilité du dossier Gbagbo

Un pied de nez à la CPI  qui interpelle tous les signataires du statut de Rome, car après Jean-Pierre Bemba, et sa vaine tentative d’alpaguer le Soudanais Omar El Béchir, le cas de Gbagbo intime à cette juridiction supranationale vouée aux gémonies par les USA, la Chine et suspecté par les Africains et des chefs d’Etat qui n’ont rien à se reprocher, le cas de Gbagbo disons nous enjoint donc la CPI à mieux se pourvoir par des interpellations équilibrées ou à fermer boutique. Car on imagine que c’est une Thémis gambienne Fatou Bensouda bien que compétente qui est transie, un tantinet frustrée qu’un gros poisson tel que l’Ivoirien lui échappe faute d’objet tangible du délit.

Que va faire Gbagbo de sa liberté après plus sept (7) ans passées derrière les barreaux ? On ne peut que conjecturer mais, on vois mal le ‘’dieu’’ du parti frontiste ivoirien prendre sa retraite politique. On le vois plutôt essayer de prendre sa revanche sur un Alassane Ouattara qu’il en veut de lui avoir volé sa victoire. Avant et durant tout le procès, le «Qui a gagné les élections ?» revenait dans la bouche de Gbagbo comme un mantra. Surtout qu’il retrouve son alter-égo de femme Simone, un duo coriace.

Va-t-il s’allier à Soro ?  à Bédié ? En tout cas cette libération rebat les cartes politiques ivoiriennes à zéro. Et Ouattara doit avoir peur car un come-back d’un Gbagbo n’est pas un bon signe, d’autant que Ouattara s’est aliéné  Bédié et Soro et par extraordinaire, tous peuvent se liguer pour un «Tout sauf Ouattara ou son poulain en 2020».

L’hypothèse d’un Laurent Gbagbo candidat en 2020 se dessine donc, même si on mettra en avant la réconciliation, car quand bien même, ce dernier ferait mine de ne pas en vouloir, ses ouailles crieront à tue-tête qu’il faut qu’il prenne ses responsabilités. Jours politiques à gogo pour le probable désormais ex-reclus de Scheveningen.

Auréolé aussi de sa marque doloriste voire christique du fait de ses 7 ans de prison, Gbagbo pourrait aussi surfer sur la vague de réconciliation, chantier laissé en rade par Ouattara, qui s’y est essayé, mais n’aura pas réussi, excepté la grâce à Simone et quelques retours d’exilés du Ghana.

Cet élargissement de Gbagbo et son plausible retour à Abidjan, quel que soit le scénario ébauché, va «gnagami» (mélanger en nouchi) toutes les cartes politiques en terre d’Eburnie. Et désormais, malin qui pourra prévoir l’issue de l’échéance de 2020.

Sam Chris

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