Le général Evariste Ndayshimye élu à 68,72% au Burundi : «L’héritier» s’est emparé de son sceptre par la triche et la violence

Le général Evariste Ndayshimye élu à 68,72% au Burundi : «L’héritier» s’est emparé de son sceptre par la triche et la violence

Sauf l’opposant n°1 Agathon Rwasa, les quelques rares Cassandres et ceux qui s’efforçaient de porter des œillères, la victoire annoncée du général Evariste Ndayshimye ne peut étonner, au contraire elle vient conforter les croyances, faits et pratiques dictatoriaux du parti-Etat, le CNDD/FDD, qui depuis 2000, régente ce petit pays pauvre des Grands lacs.

Selon les résultats de la CENI, le champion du CNDD/FDD, aurait obtenu 68,72% des suffrages contre 24,19% pour le leader du CNL à la présidentielle du 20 mai dernier. Même configuration d’une victoire suspecte aux législatives, avec 72 sièges sur 100 pour le parti au pouvoir, 27 pour le CNL et 1 pour l’UPRONA l’ancien parti unique. Vives protestations de l’opposition qui crie à la flibusterie électorale

Urnes fictives, bourrages, arrestations de plus de 300 militants du CNL, dont 200 pour la seule journée des scrutins, assassinats ciblés des militants de l’opposition par des policiers et les sinistres Imbonerakure, la milice des jeunes du CNDD/FDD, toute la machine à broyer l’opposition a encore été redoublement efficace, comme il y a 5 ans pour le 3e bail querellé de NKurunziza, pour assurer une victoire au général Ndayshimye.

Que peut faire Agathon Rwasa, qui est  crédité de 58,98% à la présidentielle par le CNL son parti, autant dire que c’est lui l’élu ? Pas  grand-chose, sauf à saisir la Cour constitutionnelle, qui dans ce pays ne peut que le débouter, aucun grand juge ne se risquerait à faire preuve d’ingratitude envers le pouvoir, car il sait ce que lui en coûterait une telle bravade.

Bien sûr les preuves de holdup électoral foisonnent telles dans le Bujumbura-Rural bastion du CNL, et dans la province du Bubanza, mais si le dieu-président NKurunziza s’est retiré après 15 ans de règne, a tripatouillé la Constitution en 2018, et s’est choisi un héritier, pardon un dauphin, ce n’est pas pour le voir mordre la poussière.

Agathon Rwasa et les 5 autres candidats malheureux, sont donc impuissants face au rouleau-compresseur du CNDD/FDD, appuyé par une armée partisane, et les opposants ont même intérêt à choisir le box, le recours devant les juridictions qu’on sait vermoulues, que d’opter pour la boxe, c’est-à-dire la rue, l’épreuve de force, car ils pourraient tâter de la prison et même plus.

Le 4 juin prochain donc, les juges suprêmes ne pourront que confirmer ces résultats. La question est de savoir aussi que va faire le nouvel élu de cette victoire qui serait gênante  ailleurs, mais pas au Burundi ?

– On dit le général Ndayshimye «rassembleur» mais qui et qui l’ex-SG du CNDD/FDD peut-il unir, dans un pays où des milliers de gens ont fui la répression, où les opposants se cachent, sont emprisonnés ou tués, ou manifestement la cohésion sociale est une vue de l’esprit ?

– Comment compte l’ex-opposant armé du FDD panser les cœurs des parents des 2 245 victimes depuis 2015 dont 764 morts et 555 portés disparus selon ITEKA, la ligue burundaise des droits de l’homme ?

– Quelle baguette magique dispose le «Samuragwa», l’héritier pour dépêtrer le Burundi qui ne fait que s’enfoncer dans une paupérisation crasse avec un taux de pauvreté qui est passé de 67% en 2005 à presque 80% en 2019 ?

– Comment compte-t-il manœuvrer pour unir les 2 Burundi qui dure depuis 15 ans ? Alors lever de soleil ou son coucher pour le Burundi ? Hélas, l’officier qu’on dit souple qui sera paré de pourpre et d’hermine hérite d’un système dur, fermé, et il a beau vouloir lâcher du lest, il aura tout ce système en face. Seul espoir pour le peuple burundais, c’est que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour advient toujours !

Sam Chris

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR