Le M23 aux encablures de Goma : Chassés-croisés diplomatiques à Nairobi, Kinshasa et Luanda, mais rien n’est joué

Le M23 aux encablures de Goma : Chassés-croisés diplomatiques à Nairobi, Kinshasa et Luanda, mais rien n’est joué

Au moins, la seule certitude est que Goma a échappé au signe indien du 20 novembre 2012, car le M23 qui était à Goma il y a 10 ans, n’y était pas ce 20 novembre 2022. Pour ce coup-ci, 10 ans après l’équipée victorieuse, les rebelles ne bénéficient plus de l’effet de surprise, car l’armée congolaise, bien que moins aguerrie, est maintenant préparée, et la présence de leurs homologues kenyans constituent une herse difficile à franchir.

Même si ces nouveaux boat-people qui fuyaient Rutchuru, Bunagana, Mwaro vers Goma, n’étaient pas sûrs qu’ils ne seraient pas rattrapés là-bas par les rebelles du M23. A fortiori, les habitants de Goma, qui dormaient d’un sommeil de lièvre, prêts à déguerpir à la moindre alerte, qui serait que les assaillants sont aux faubourgs de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Et jusqu’à hier 22 novembre, les avis étaient partagés si oui ou non la bataille de Goma aura lieu.

Et pourtant que de chassés-croisés diplomatiques réussis ou échoués : séjour du faciltateur attitré de cette crise, le Kenyan Uhuru Kenyatta à Goma, rencontre à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame sous l’égide du président Lourenço, président de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs (GIRCL), quasi-empoignade physique à Djerba (Tunisie) lors du sommet de l’OIF entre les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais et surtout l’absence du président Tshisekedi à ce raout de la Francophonie… sans oublier le Burundais Évariste Ndayishimiye qui cornaque l’EAC, lequel apporte aussi son écot de diplomatie.

Sur le terrain, les paix précaires alternent aux intenses combats. Et les forces d’interposition arrivent au compte-goutte : 200 soldats kenyans sur 900 sont aux côtés des soldats congolais pour repousser l’ennemi rebelle qui fonce sur Goma. En attendant des soldats d’autres pays de l’Afrique de l’Est pour tenter de stabiliser cette partie du continent qui n’a jamais, à vrai dire, connu une paix réelle et pérenne.

Que ce soit donc à Nairobi, Kinshasa, Luanda, on s’active pour arrêter net ces rebelles, qui seraient soutenus à bras le corps par le Rwanda, thèse officielle à Kin, mais étayée par un rapport onusien et des confidences de personnalités américaines.

Diplomatie, combats sur le terrain à 20 km de Goma, rassemblement d’une force régionale, tout indique que si rien n’est joué, tout est fait pour que Goma ne tombe pas aux mains de ce mouvement né le 23 mars 2009. Mais si la Communauté internationale parvient à sauver cette ville de 1 million d’habitants, il faudra résoudre une fois pour toute, le cas du M23.

En les intégrant dans l’armée congolaise, casus belli originel qui a d’ailleurs provoqué sa résurrection en 2021 ? Peu probable à l’heure actuelle. En les désarmant et peut-être voir après dans quel processus de DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion), on pourra les caser ? Pourquoi pas !

Mais surtout en sécurisant la ligne de Front entre ces 2 pays où la moindre peccadille est source de règlements de comptes à l’arme à feu.

La REDACTION

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