Véritable douche froide pour la coalition «Tchad Uni» cornaquée par le MPS, le parti présidentiel lequel a signifié qu’aux élections du 29 décembre prochain, il ira seul, sans aucun d’eux ! En clair, chaque formation politique n’a qu’à se «débrouiller» pour battre campagne et faire élire ses candidats ! Dans le principe, rien d’étonnant, un parti politique a pour vocation de conquérir le pouvoir d’Etat et d’engranger beaucoup d’élus locaux et nationaux.
Sauf que sous nos tropiques, il y a parti politique et parti politique : il y en a qui existent, ont les moyens, un siège, des militants… et il y a les autres sans sièges dont les «partisans ne peuvent même pas remplir une cabine téléphonique»…dixit Issa Tiendrebeogo un homme politique burkinabè. Alors qu’au Tchad, le MPS, véritable machine à gagner les élections est un parti à part entière car étant au pouvoir depuis Deby-père. Alors que les 200 autres partis exceptés quelques-uns comme les Transformateurs de Succès Masra, sont l’ombre d’eux-mêmes. C’est souvent en s’alliant à de solides autres, qu’ils parviennent à grappiller 1 ou 2 sièges, autrement dit, à exister.
Fin donc de la coalition «Tchad uni» qui a porté Mahamat Deby au pouvoir, place à la matrice de cette coalition, le MPS qui reprend en fait sa chose. L’oukase est donc tombé dru, lors de la réunion des leaders des partis politiques, lesquels sont partagés entre colère, désolation et perte de repère. «Nous prenons acte du décès de cette coalition», peste François Djekombè de l’opposition, tandis que son homologue du parti ASTRE Balthazar Djamou éructe «La chorale est dissoute, fermons l’Eglise» alors que Mahamat Zene Bada du MPS justifie ce largage de ces partis saprophytes par ces mots : «Là où il y a un siège, il n’y a pas d’alliance, chacun a sa chance». L’onde de choc au sein de cette noria de partis politiques est inversement proportionnelle à la capacité électorale de ces 200 partis abandonnés en ras motte !
En jetant ces ex-partis alliés, comme du kleenex après usage, le parti présidentiel reprend la place qui est la sienne : tout-puissant, et avec un président au pouvoir ! Mahamat Deby a été élu et son parti reprend les devants .
Mais, cette ascendance prise par le MPS, signifie aussi que la Transition est terminée, une ère de présidence issue du suffrage universel souffle, et le MPS, rouleau compresseur sait qu’il raflera la majorité des 188 sièges ce 29 décembre surtout que Succès Masra boycotte. Pourquoi, partager avec moins que rien ! Quitte à ce que la démocratie aille se faire cuire un œuf.
La REDACTION
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