Le PAIGC, parti de l’opposition s’octroie 54 sièges aux législatives  sur 102 en Guinée-Bissau : Cohabitation forcée pour le président Umaro Sissoco Embalõ

Le PAIGC, parti de l’opposition s’octroie 54 sièges aux législatives sur 102 en Guinée-Bissau : Cohabitation forcée pour le président Umaro Sissoco Embalõ

Preuve que 50 années après sa disparition, Amilcar Cabral reste populaire dans l’imaginaire des  Bissau-guinéens, le parti qu’il a créé le PAIGC vient de rafler 54 députés avec la coalition Terra Ranka sur les 102 à pourvoir aux législatives, contre 29 pour le MADEM, la formation du chef de l’Etat Umaro Sissoco Embalõ.

De facto et selon la Constitution, le PAIGC contraint le président à une cohabitation forcée, car le poste de premier ministre lui revient de droit. Ainsi donc, Terra Ranka cornaquée par le PAIGC dirigera le gouvernement pour les 4 années à venir. Un attelage qui n’est pas sans risque, vu les précédentes cohabitations dans ce pays qui n’a pas toujours été stable, loin s’en faut.

D’abord, la dissolution du parlement le 16 mai 2022 par le président Embalõ, suite à une crise aiguë, conséquence de la tentative du coup d’Etat avortée de février 2022, cette dissolution avait fait que le président gouvernait presque seul. Or, les crises récurrentes notamment celle consécutive aux législatives de 2019 qui opposait le président José Mario Vaz au Premier ministre Domingos Simões Pereira, avait été une crise presqu’insoluble.

Et même après la victoire d’Embalõ, la «guérilla politique», le terme est de ce dernier entre le premier ministre d’alors Nuno Gomes Nabiam et le président  était telle que le chef de l’Etat s’est résolu à cette extrémité, dissoudre le parlement.

Les législatives de ce 4 juin 2023, malgré cette cohabitation qui s’impose ouvre de nouvelles perspectives, à condition que le futur occupant de la primature ne fasse pas des vagues. Surtout dans ce pays, longtemps qualifié de narco-Etat, et où l’armée est un Etat dans l’Etat, nouvelles perspectives mais aussi quelques appréhensions quant aux futurs rapports PM-Président. On espère que le tandem de l’Exécutif saura arrondir les angles, et s’attaquer aux problèmes lancinants du pays, tels que le chômage, le paiement des pensions des retraites, la question de l’armée…

La REDACTION

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