Le  Pape François au Maroc : Au-delà des bondieuseries…

Le  Pape François au Maroc : Au-delà des bondieuseries…

Lorsque l’Amir-Al Mouminine, le «commandeur des croyants», 23e descendant de la dynastie des alaouite, laquelle est au pouvoir depuis 1659 et dont les membres seraient des descendants du prophète Mohamed (PSL), lorsque ce dernier accueille, le pontife romain, chef de l’Eglise catholique, et successeur de Saint-Pierre, donc de Jésus, les résultats d’une telle rencontre ne peuvent être que fructueux.

Pour ce 28e déplacement apostolique du 226e pape au Maroc, le second après celui du 20 août 1985 de Jean-Paul II, deux sujets étaient à l’ordre du jour :

le dialogue islamo-chrétien

la crise migratoire.

Visite à l’institut Mohamed V qui forme des imams, signature dans la salle du trône d’un document appelant à ne pas désacraliser Jérusalem comme place commune des 3 religions monothéistes, angélus à la cathédrale Saint-Pierre de Rabbat, messe au stade omnisports de Rabbat avec 10 000 ouailles… Dans ce royaume chérifien à 99% musulmans, François est en terre étrangère, mais une terre tolérante, ouverte, où l’œcuméniste n’est pas un vain mot.

On y pratique un islamisme modéré, et M6 dans son discours au pape n’a pas manqué de flétrir ceux qui commettent le «terrorisme» au nom de la «religion», car «ils sont des ignares».

Avec 30 000 fidèles au Maroc, dont la plupart est de l’Afrique subsaharienne, le pape sait qu’il prêche forcément dans un pays où il n’a pas des millions de grenouilles de bénitier, mais le symbole est fort, le lieu bien indiqué.

Et au-delà des bondieuseries, le pape s’intéresse à des questions éminemment temporelles et contemporaines. Celles liées à l’immigration.

Dans ce Maroc, désormais lieu de passage des nouveaux boat-people, vers l’Europe, mais également pays de transit de tous ceux qui cherchent un mieux-être shengéen, François a pu rencontrer quelques uns qui vivent cette épreuve dans leur chair.

Là à Caritas Maroc, une soixantaine de migrants ont pu échanger avec sa Sainteté François sur leurs angoisses, attentes et espoirs. Ils ne pouvaient pas trouver oreilles plus attentives que celles du pape et du M6. Le premier, avant même de succéder à Benoît XVI, alors qu’il n’était qu’archevêque de Buenos Aires, prenait le métro comme tout Argentin, habitait un modeste appartement, était à l’écoute des pauvres, ce qui soit dit en passant a stimulé des vocations dans les bidonvilles argentins.

Lorsque la fumée blanche est sortie le 13 mars 2013 au dessus de la chapelle sixitine et qu’il est apparu au balcon, c’était dans des apparats simples et a demandé à la foule de prier pour lui.

Quant à M6, il est reconnu, comme le roi des pauvres, et s’il accepte la ‘’Beiya’’ (baiser de la main en signe de soumission) il est proche du peuple, et depuis 1999, date de son accession au trône, il n’a pas usé du Makzen pour brimer ses compatriotes.

Au-delà des aspects spirituels de ce séjour bien rempli, le pape a bien trouvé un allié, une terre pour une coexistence harmonieuse entre l’islam et le catholicisme, ce n’est pas rien dans notre monde tourmenté dont la religion sert souvent de justification au-delà donc, ce sont des problèmes concrets dont le Saint-père a essayé de déblayer les pistes. C’est un pape de son temps tout comme le souverain alaouite,  bondieuseries inhérentes à une telle coopération mises à part .

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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