Le Pape François en RD Congo : Un Saint père chez le «diamant et la gâchette de l’Afrique»

Le Pape François en RD Congo : Un Saint père chez le «diamant et la gâchette de l’Afrique»

Le pape François est depuis hier 31 janvier 2023 en RD Congo. Immédiatement après son arrivée à l’aéroport de NDjili, sa Sainteté a eu une rencontre au palais de la Nation avec le chef de l’Etat Felix Tshisekedi, puis une rencontre au jardin du même palais avec les autorités, les princes de l’Eglise et les gradés militaires.

Ce déplacement apostolique du pape, 37 années après celui de Jean-Paul II se veut d’abord une visite pastorale sur invitation de Felix Tshisekedi. Messes dont la grande communion au stade N’dolo le 2 février, prières, bénédictions et immense ferveur du chef suprême de l’Eglise avec ses 45 millions de brebis congolaises, mais aussi conseils et piqûres de rappel de l’Eglise sur les problèmes qui assaillent les Congolais.

Déjà hier au jardin du palais face à l’aréopage de personnalités, le pape François a livré une petite quintessence de sa visite dans ce pays, 80 fois la Belgique, l’ex-Métropole : «Non au colonialisme économique en Afrique», préservons ce poumon du monde avec sa centaine de milliards «d’étendue forestière, halte au poison de la cupidité qui ensanglante le diamant qu’est la RDC». Il faut dire que le pape s’est appesanti sur ce rubis qu’est le diamant qui abonde dans le sous-sol congolais et outre sa brillance, est polyédrique, à l’image du Congo.

«Le pouvoir est utile lorsqu’il rend service». Enfin, le processus électoral doit être transparent et objectif, clin d’œil à la prochaine présidentielle, a souligné le pape. Les gouvernents doivent être proches des citoyens.

«Si la justice n’est pas respectée, que sont les Etats, sinon des bandes de voleurs» disait Saint Thomas. L’éducation aussi est fondamentale en RD Congo et il faut y investir pour préparer des sociétés instruites et autonomes, a martelé le pape François. «Il faut mettre fin aux travaux des enfants et viols des jeunes filles qui sont l’espérance d’un pays». Le diamant est dur mais pas indestructible si le Congo continue d’être attaqué, il ne résistera pas foi encore du pape François.

La métaphore ou la comparaison du diamant avec la RD Congo qu’a fait le Saint père, montre en fait une des faces de ce pays : grand par sa superficie, mais aussi par son étendue forestière, ses richesses hydriques et géologiques, un bijou du monde que convoitent les pilleurs de tout acabit. Un bijou à protéger contre ceux qui tuent pour s’en accaparer. Car le diamant doit rester pur, il ne doit pas être souillé, mais ici point du Traité Kimberley. Il faut enlever la main kleptocrate et assassine a évoqué le souverain papal.

C’est donc un Saint père qui est chez le «diamant» de l’Afrique et du monde, mais aussi chez la «gâchette de l’Afrique» pour reprendre le mot de Frantz Fanon. Souvent, on ne le dit pas assez mais tout ce qui se passe au Congo est sans commune mesure avec ce qui se passe dans n’importe quel pays du continent.

Si ce pays est courtisé, violenté, c’est qu’il est l’avenir du monde : Avions, téléphones, appareils sophistiqués ont besoin par exemple du cobalt dont le Congo est le 1er producteur mondial. Rien que ça, peut suffire à ce que ça continue à pétarader au Nord-Kivu. Si la RDC connaît une déflagration, son onde de choc sera mondiale se convainc le pape.

Le retour de la paix à l’Est du pays et une élection consensuelle voilà un peu les deux axes meubleront le séjour papal. Le pèlerin pacificateur sera-t-il entendu par les Congolais et ceux qui veullent s’emparer du «diamant» ? Grande question dans ce monde où le veau d’or est difficile à éradiquer.

La REDACTION

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