Le Premier ministre Kyélem de Tambèla à Moscou : Visite privée, mais symbolique et pas anodine

Le Premier ministre Kyélem de Tambèla à Moscou : Visite privée, mais symbolique et pas anodine

C’est à travers l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique que les Burkinabè ont appris que le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla a effectué un séjour à Moscou le 7 décembre courant. Voulant en savoir le motif de cette visite au pays de Poutine, Jeune Afrique s’est vu répondre qu’il s’agit d’un cadre privé. Normal, un citoyen lambda peut effectuer une visite privée en Russie, à plus forte raison le premier ministre.

Sauf que dans l’environnement géopolitique actuel de la sous-région, et le contexte burkinabè font que ce déplacement privé est d’un symbolisme remarquable. D’abord, les évènements de ces dernières semaines, où on a senti des relations qui devenaient polaires entre la France et le Burkina, malgré une rencontre entre le premier ministre et l’ambassadeur français, la suspension des émissions de RFI, les itératives sorties de manifestants, surtout sur la toile appelant mezza voce de couper les ponts avec la France. Comment oublier les incessants appels à rejoindre la Russie, comprendre Wagner, car sur le plan de la lutte contre le terrorisme, la France via Barkhane a échoué, et pire a eu des accointances avec l’ennemi ?

Dans cette atmosphère de méfiance-défiance, où on souffle le chaud et le froid, un déplacement du chef du gouvernement à Moscou, avec une escale à Bamako n’est pas anodine.

On sait que le Mali et la France, c’est la séparation de corps et on sait aussi que le rapprochement Burkina-Mali qui s’est réchauffé ces derniers mois, n’est pas sans penser à ce bras de fer France-Russie via le Sahel !

Visite privée d’accord ! Mais lourde de sens ! A-t-on évoqué la coopération Burkina-Russie ? A-t-on parlé de Wagner ? Nouer d’autres contrats de partenariats en matière d’achats d’armes comme les hélicoptères ?

Nul géopoliticien ne peut nier l’évidence que le Mali et le Burkina sont devenus au fil des mois un enjeu majeur de la bataille à fleurets mouchetés entre le Kremlin et l’Elysée. Et n’eut été la guerre Russie-Ukraine, elle serait encore plus prononcée. Pourvu que dans ce jeu d’échecs grandeur nature, les Burkinabè tirent leur marron du feu. Le président IB a parlé de vraie indépendance, effectivement, si politiquement le pays est indépendant depuis 62 ans (encore que …) sur les plans économique, sanitaire, mentalité … cette souveraineté reste à conquérir. Mais quel est le chemin pour y parvenir ? Sur ce plan, les avis divergent.

 

La REDACTION

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